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Les pays Balkans risquent d'endommager de façon irréversibles leurs milliers de kilomètres de rivières encore intacts, met en garde une ONG, pointant du doigt la multiplication des projets de barrages hydroélectriques et le non-respect des normes européennes.
3 400 projets de centrales hydroélectriques
"Les Balkans possèdent parmi les rivières les plus propres et sauvages d'Europe, des réserves cruciales pour la biodiversité du continent", souligne le rapport publié mercredi par l'ONG ClientEarth.
"Mais leur intégrité est gravement menacée par plus de 3 400 projets de centrales hydroélectriques. S'ils se réalisent, ces projets endommageraient de manière irréversible" ce paradis de la biodiversité, refuge de "plusieurs espèces fluviales endémiques menacées", poursuit le rapport.
Le rapport souligne en particulier les "échecs systémiques des pays des Balkans occidentaux à se conformer au droit environnemental de l'UE" - qui impose des études d'impact pour chaque projet.
Pays candidats à l'UE
Les six pays des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Kosovo, Albanie, Monténégro) sont tous candidats à l'Union européenne, et doivent donc, pour espérer y entrer, appliquer les directives européennes sur l'environnement et notamment exiger des études d'impact pour tout barrage.
"Ils le font", explique à l'AFP Ulrich Eichelmann de l'ONG Riverwatch, "ils font des études qui disent que la nature ne souffrira pas. Ils remplissent des papiers pour coller à la législation, mais ils n'en respectent pas le sens". "Les gouvernements ne prennent pas cela au sérieux, il voient juste ça comme une obligation", ajoute l'expert, pour qui on assiste à "une privatisation du bien commun".
Une grande partie de ces études "sont des copier-coller", abonde Amélie Huber, de ClientEarth. "On se rend compte que les recherches n'ont pas été faites, que de vastes pans des études sont des copier-coller d'autres projets. Et si personne ne conteste ces études, alors les projets peuvent se faire".