Après un revers en République tchèque, EDF défend ses ambitions en Europe

  • AFP
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Le constructeur de centrales EDF a plaidé mercredi en faveur d'"une approche européenne" pour relancer le nucléaire sur le continent, après sa déconvenue en République tchèque où il vient d'être supplanté par le sud-coréen KHNP dans un appel d'offres pour construire des réacteurs.

KHNP (Korea Hydro & Nuclear Power) a battu le français EDF dans cet appel d'offres lancé au départ en 2022 pour la construction d'un nouveau réacteur dans la centrale de Dukovany. Le gouvernement avait toutefois depuis déclaré qu'il souhaitait des offres contraignantes pour construire jusqu'à quatre nouvelles unités dans ses deux centrales de conception soviétique de Temelin et Dukovany.

L'offre coréenne, retenue pour deux réacteurs à Dukovany à ce stade, "était meilleure sur tous les critères évalués", a déclaré le Premier ministre tchèque Petr Fiala aux journalistes, en évoquant le prix.

"EDF continuera à plaider en faveur d'une approche européenne basée sur des technologies développées en Europe avec ses partenaires", a réagi le groupe dans un communiqué, se disant "pleinement mobilisé pour poursuivre les nombreux projets nucléaires en cours", en Grande-Bretagne et en France.

Cette annonce, scrutée par les autres pays intéressés par l'atome, est un revers pour EDF qui avait beaucoup misé sur cet appel d'offres dans lequel il proposait un modèle d'EPR1200 (réacteur de nouvelle génération de moyenne puissance).

Mais, martèle EDF, elle ne remet pas en cause son objectif de construire deux réacteurs par an à partir de la prochaine décennie - un en France dans le cadre du programme de relance nucléaire prévoyant jusqu'à 14 réacteurs EPR2, et un autre en Europe. "Cet objectif-là ne change pas, car c'est cet objectif qui fonde l'effet de série dans la filière", synonyme de performance industrielle et de mutualisation des coûts, a assuré un porte-parole du groupe.

"On a cette conviction que la constitution d'une Europe du nucléaire pour les pays qui souhaitent construire des réacteurs est indispensable si le continent veut réussir sa transition énergétique et son indépendance énergétique", souligne-t-on chez EDF, alors que selon lui dans les deux décennies, l'Europe compte construire 27 à 49 réacteurs.

"Au-delà de la décision prise par les Tchèques, évidemment nous resterons très présents auprès de l'ensemble des autres prospects", ajoute-t-on chez EDF.

Le groupe dit être en discussions avec d'autres pays (Pays-Bas, Slovénie, Pologne, Finlande et Suède), au moment où l'atome retrouve la cote en Europe, poussé par l'impératif de sortir des énergies fossiles et la volonté d'une plus grande indépendance vis-à-vis de la Russie, plus grand constructeur de centrales.

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