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Une quinzaine de rassemblements, de faible ampleur, se sont tenus lundi dans toute l'Allemagne à l'initiative du mouvement écologiste "Fridays for Future", après le maintien de Siemens sur un projet controversé de mine de charbon en Australie.
En approuvant "ce projet catastrophique", Siemens "menace l'objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5°C" inscrit dans l'Accord de Paris, a regretté dans un communiqué dimanche "Fridays for Future". Les activistes ont manifesté devant les bureaux du groupe industriel dans plusieurs grandes villes allemandes, dont Berlin, Munich ou Hambourg.
Dans la capitale allemande, ils ont brandi des pancartes "Stop Siemens" ou "Stop Adani", du nom du conglomérat indien qui veut construire cette gigantesque mine de charbon. "Qu'est ce que c'est ? C'est de la merde !", scandaient aussi les manifestants.
En Australie, les réactions étaient également vives. "Leur soutien ne fait pas que contribuer au changement climatique mais va contribuer à plus de désastres naturels" tels que les incendies qui ravagent l'Australie, a jugé Toby Thorpe de l'organisation School Strike for Climate Australia.
Après quelques jours de suspens, le PDG du géant industriel, Joe Kaeser, a confirmé dimanche la participation de son entreprise au projet Carmichael, du nom d'une gigantesque mine de charbon australienne qui produira jusqu'à 27 millions de tonnes par an. La construction de cette mine par Adani est depuis son origine plombée par des problèmes judiciaires et réglementaires et par l'activisme d'organisations dénonçant sans relâche son impact environnemental.
Selon les organisations écologistes, le projet contribuera fortement au réchauffement climatique mondial, alors même que le pays est en proie aux flammes depuis plusieurs semaines.
Après une journée de mobilisation de "Fridays for Future" dans une dizaine de villes d'Allemagne vendredi, le patron de Siemens avait rencontré Luisa Neubauer et Nick Heubeck, deux représentants allemands du mouvement écologiste.
Dans une lettre ouverte publiée sur le site de Siemens, le président du groupe a expliqué sa décision par sa volonté de "respecter la parole donnée", afin de "rester crédible", la "plus haute priorité" de l'entreprise, selon lui. "Même si la cause environnementale me tient à coeur, je dois prendre en compte les intérêts des différentes parties prenantes", a-t-il ajouté.