Agrivoltaïsme : feu vert pour le vaste projet « Terr'arbouts » dans les Landes

  • AFP
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Le projet agrivoltaïque Terr'arbouts prévu dans les Landes, présenté comme l'un des plus étendus de France, a été autorisé à la construction, ont indiqué mardi ses promoteurs et les autorités.

200 hectares de panneaux photovoltaïques

Porté par un groupement de 35 agriculteurs et l'énergéticien GLHD, détenu partiellement par EDF Renouvelables, ce projet doit disséminer 200 hectares de panneaux photovoltaïques sur une surface de 700 hectares de cultures agricoles, pour une mise en service en 2028.

Avec une puissance totale installée de 450 mégawatts-crête, sa capacité de production électrique serait supérieure à celle des plus grandes centrales solaires actuelles du pays.

Les 53 permis de construire délivrés ont été assortis de "prescriptions en matière agricole et environnementale", reprenant les "avis" et "observations" soulevés durant la phase d'étude du projet, a précisé la préfecture des Landes, qui se dit "particulièrement attentive au respect des obligations réelles environnementales et du statut du fermage".

Une rémunération des agriculteurs pendant 40 ans

Ce projet avait été élaboré après une alerte environnementale : la détection en quantité trop élevée, dans un captage d'eau potable du territoire, de résidus d'herbicides utilisés pour la culture du maïs.

Il prévoit de rémunérer durant 40 ans, via la rente du solaire, les agriculteurs de la zone qui, en contrepartie, se sont engagés à cultiver l'intégralité des sols sans pesticides, en y testant de nouvelles cultures fourragères et d'oléagineux "moins rentables" et "peu gourmandes en eau".

"Cette autorisation représente la reconnaissance d'une solution d'avenir alliant innovation, durabilité, solidarité, respect des attentes locales et passage à un mode de production en zéro phyto ou bio", a salué Jean-Michel Lamothe, cultivateur et président des porteurs du projet.

Terr'arbouts est soutenu par la chambre d'agriculture et les collectivités locales à la condition d'un "maintien de l'activité agricole", mais le projet est vivement critiqué par la branche locale du syndicat agricole Modef, principal opposant. La commission d'enquête publique avait rendu au printemps un avis défavorable, pointant notamment "l'insuffisance" des études d'impact environnemental et "l'absence de retour d'expérience" sur des projets similaires.

Un premier décret pour encadrer le développement de l'agrivoltaïsme en France a été publié en avril, sans régler, à ce stade, toutes les problématiques de cette filière naissante.

Commentaires

Serge Rochain"
Voila un exemple de ce qui deviendra commun
ant
Les émissions de CO2 évitées par ce genre de champs photovoltaïques sont largement inférieurs à ce que, sur cette surface, une forêt pourrait absorber comme CO2 dans l'atmosphère et le piéger dans le sol. Ou avec une saine gestion forestière, utiliser les résidus de bois pour produire un syngas (ou de l'hydrogène) par pyrogaséification ou thermolyse avec sequestration du carbone dans du biochar, qui lui même pourrait retourner dans le sol favoriser la fertilité des sols pour de nombreuses cultures. Au lieu de ça, on préfère mettre 200 hectares de panneaux solaires made in China construit dans des usines consommatrices d'électricité charbonnière avec pleins de Terres Rares et d'autres métaux critiques. On marche sur la tête.
Pierrick SAIL
le massif forestier des landes est proche de 1 million d'hectares à 90% artificiel, c'est du résineux de culture dans son immense majorité. Les incendies 2023 en ont ravagé 30 000 hectares. Nous savons parfaitement que les tempêtes qui s'abattent sur nos cotes vont être plus fréquentes que la rotation de culture du massif et les Landes sont aux premières loges. Cette expérience XXL est donc à regarder avec vigilance sans pour autant tout jeter! le captage du CO2 par le massif forestier n'est qu'un bout de la solution. En 1960 le bois du bocage était équivalent au massif forestier mais avec une répartition géographique bien plus homogéne. Aujourd'hui ce linéaire a disparu à 70% en moyenne et depuis 1980 à 50 % dans les départements les plus bocagés de France. La priorité du captage de CO2 a reconstituer est là. Mais avant ça, il faut d'abord commencer par le bon bout ... diminuer nos émissions et pas le sequestrer toujours plus, sans changer nos pratiques (voir scénar. Négawhatt). Donc, voyons comment ça va être géré avant de crier. J'ajoute que le complément de revenu n'est pas non plus à balayer du rever de la main dans un monde rural qui pour l'essentiel ne roule pas sur l'or.

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