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Le ministre sud-africain de l'Énergie a défendu jeudi le projet d'exploration sismique de gisements de pétrole et de gaz du géant Shell près des côtes, accusant ses détracteurs de faire barrage aux investissements économiques dont le pays a besoin.
La semaine dernière, des défenseurs de l'environnement ont manifesté pour dénoncer ce projet qui représente, à leurs yeux, un danger grave pour la faune marine au large de la très touristique "Wild Coast", après qu'un tribunal a rejeté leur demande d'interdiction urgente des opérations. Ouverte sur l'Océan Indien à l'est du pays, la "Wild Coast", aux paysages sauvages spectaculaires, s'étend sur quelque 300 km de long et compte plusieurs réserves naturelles et zones marines protégées.
"Je ne peux m'empêcher de me poser la question suivante : ces objections visent-elles à garantir le maintien du statu quo en Afrique (...) et en Afrique du Sud en particulier ?", a déclaré le ministre de l'Énergie, Gwede Mantashe, lors d'un point de presse, énumérant la "pauvreté énergétique", le chômage, la stagnation des économies et la dette qui accablent son pays. "Serait-il possible qu'il s'agisse d'un amour pur et extrême pour l'environnement, ou d'une campagne implacable pour s'assurer que l'Afrique et l'Afrique du Sud ne voient pas (venir) les afflux d'investissements dont elles ont besoin ?" a-t-il poursuivi.
La prospection offshore d'énergies fossiles utilise l'analyse de la propagation d'ondes sismiques pour déterminer la structure géologique des sols susceptibles de contenir des hydrocarbures. Les ondes de choc sont envoyées par des bateaux équipés de canons à air. Cette méthode permet de sonder les fonds marins avant de forer.
Selon les défenseurs de la nature, de telles détonations pourraient perturber le comportement de la faune, leur alimentation, leur reproduction ainsi que les migrations, notamment celle des baleines, la plupart des animaux marins s'appuyant sur l'audition.
L'Anglo-Néerlandais Shell a récemment annoncé ce projet d'exploration de quatre à cinq mois dans la région, sur une surface de plus de 6 000 km2. "Nous prenons toutes les précautions pour éviter ou minimiser l'impact sur les poissons, mammifères marins et autres espèces sauvages", avait affirmé à l'AFP un porte-parole le mois dernier.
Selon M. Mantashe, il n'y a "actuellement aucune preuve concluante ou recherche scientifique" démontrant que les études sismiques nuisent à la vie marine. Le ministre a également cité les explorations pétrolières et gazières réalisées dans d'autres pays comme la Norvège, l'Arabie saoudite et l'Allemagne. "Ces économies sont aujourd'hui florissantes", a-t-il déclaré. "L'Afrique mérite une chance égale de développer ses économies grâce à ses ressources naturelles".