Abandon d'un projet d'enfouissement de CO2 contesté dans le bassin industriel de Lacq

  • AFP
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Un projet controversé de stockage de CO2 dans le sous-sol a été abandonné dans le bassin industriel de Lacq (Pyrénées-Atlantiques), en raison de la forte opposition d'élus, d'associations et d'industriels locaux.

Pycasso : 5 millions de tonnes de CO2 enfouies par an

"Le problème, c'est la coactivité avec les industries existantes, a déclaré le PDG du gestionnaire du réseau de gaz Teréga, Dominique Mockly, dans une interview publiée jeudi soir sur le site du journal Sud Ouest . Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de solution. Mais pour qu'il y ait des solutions, il faut qu'il y ait dialogue et il n'y a pas de dialogue. Donc nous avons décidé d'abandonner le site de Lacq."

Élus locaux, syndicalistes, industriels et associations environnementales avaient en effet lancé une compagne de communication pour manifester leur opposition à un projet qualifié de "folie".

Baptisé Pycasso, il visait à enfouir 5 millions de tonnes CO2 par an dans le sous-sol du piémont pyrénéen pour décarboner l'industrie du sud-ouest de la France et du nord de l'Espagne à horizon 2030. Il était porté sur le bassin de Lacq par Teréga, le cimentier français Lafarge, le groupe sidérurgique Arcelor Mittal et le pétrolier espagnol Repsol.

10 autres sites « intéressants » identifiés

Les détracteurs de Pycasso estimaient que cette "technologie à l'efficacité non avérée exposerait la population à des dangers naturels et technologiques non maîtrisés" et que son activité entrait en concurrence avec le tissu industriel déjà existant localement et ses 7 500 emplois directs.

"Nous n'allons pas nous enferrer dans une bataille", a répondu Dominique Mockly dans "Sud Ouest". Le consortium à la tête du projet se penche désormais sur dix autre sites "intéressants" identifiés, en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine, assure le PDG de Teréga.

Le captage et le stockage de carbone est une des solutions vues comme nécessaires par les experts pour contenir le réchauffement de la planète, à condition qu'il ne soit pas utilisé comme un permis de continuer à polluer.

Dans un état des lieux publié en juillet, le ministère de l'Industrie estime que le déploiement de la stratégie française en la matière doit permettre de séquestrer 4 à 8 millions de tonnes de CO2 à horizon 2030, pour atteindre 30 à 50 millions de tonnes d'ici 2050.

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