Le zoo de Beauval abrite plus de 200 singes. (©Eric Baccega pour le ZooParc de Beauval)
A l’approche de l’été, vous programmez peut-être d’aller visiter le site touristique le plus fréquenté de la région Centre. Il ne s’agit pas de l’un des prestigieux châteaux de la Loire mais du ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher)(1). Ce zoo se distingue aujourd’hui par son actualité énergétique : les éléphants, gorilles et lamantins y seront à l’avenir chauffés en partie grâce au fumier de l'ensemble des animaux.
11 000 tonnes de déchets par an à méthaniser
Le zoo de Beauval est connu pour ses deux pandas géants arrivés de Chine début 2012. C’est aujourd’hui la mise en service d’une unité de méthanisation qui suscite l’intérêt bien que les visiteurs y soient probablement moins sensibles… Situé légèrement en retrait du zoo, cette unité valorisera à l’avenir le fumier des animaux, les végétaux taillés du site de près de 30 hectares ainsi que d’autres déchets fournis par les agriculteurs locaux et par la ville de Saint-Aignan.
Tout le monde est ainsi mis à contribution dans la mesure de ses moyens : les suricates fournissent ainsi près de 20 kilos de matières fermentables par an contre 365 tonnes pour les éléphants du zoo. S’y ajoutent entre autres près de 4 000 tonnes de fumier bovin et ovin provenant des fermes voisines. Au total, environ 11 000 tonnes de matières fermentables par an doivent être méthanisées : décomposés par des bactéries en milieu anaérobie (en l’absence d’air), ces déchets permettront de fournir du biogaz ainsi que du digestat.
De l’électricité pour le réseau, de la chaleur pour les gorilles
Le biogaz produit par l’unité de méthanisation sera transformée :
- en électricité qui sera vendue à EDF et injectée sur le réseau pour alimenter l’équivalent de 3 000 foyers en eau chaude (avec 1,9 GWh de production attendue) ;
- en chaleur qui sera destinée aux serres abritant les gorilles, les éléphants et les lamantins.
Le digestat, utilisé comme fertilisant, sera par ailleurs récupéré par les agriculteurs ayant ramené du fumier pour que ceux-ci puissent l’épandre sur leurs terres. Outre l’intérêt environnemental de ce nouveau dispositif (diminution des émissions de gaz à effet de serre liées à la production d’énergie), le zoo de Beauval espère entre autres réduire de 20% sa facture totale de gaz nécessaire au chauffage de ses serres. L’investissement de 2,5 millions d’euros pour ce site pourrait être amorti en 5 ans.
Une démarche durable historique
Le développement de la méthanisation au sein du zoo de Beaupal s’intègre dans une campagne éco-responsable plus large. Depuis l’ouverture du zoo en 1980, de nombreuses actions ont été développées dans ce sens : fruits et légumes de saison produits localement privilégiés pour l’alimentation des animaux, compostage des déchets végétaux, désherbage à la main du parc sans recours à des insecticides, etc.
D’un point de vue énergétique, le zoo avait déjà développé en 2011 une unité de production d’énergie renouvelable sur le toit du bâtiment des éléphants : près de 300 m2 de panneaux photovoltaïques permettent de générer chaque année environ 40 MWh.