Le site pilote de Renault démarrera son activité en 2012 à Tanger (©photo)
Zéro carbone et zéro rejet liquide industriel. Voilà l’ambition de la nouvelle usine Renault de Tanger, au Maroc, dont l’activité doit démarrer début 2012.
Fruit d’une collaboration avec Veolia Environnement et le royaume du Maroc, cette usine se veut à la pointe des innovations dans les différents procédés de fabrication, notamment de peinture qui consomme 70% de l’énergie thermique du site. Elle aura dès 2012 une capacité de production annuelle de 170 000 véhicules (développés à partir de plateforme Logan). A terme, cette capacité atteindra 400 000 véhicules par an.
Une usine durable
Le groupe Renault veut faire du site un modèle d’usine durable, en maîtrisant la consommation d’énergie et en ayant recours aux énergies renouvelables :
- l’Office National d’Electricité (ONE) du Maroc s’engage à assurer 100% des besoins en électricité du site avec des énergies renouvelables (éolienne, hydraulique, etc.) ;
- l’énergie thermique nécessaire aux différents procédés industriels du site est produite grâce à la biomasse. Les chaudières biomasse fournissant de l’eau surchauffée à haute pression utiliseront en partie des noyaux d’olive d’origine locale. Durant les quatre premières années de production, une part du combustible brûlé par les chaufferies biomasse sera néanmoins constituée de bois d’eucalyptus importée d’Europe du Sud. Ce bois sera par la suite cultivé sur place afin de respecter l’ambition de Renault de réduire son impact environnemental.
Selon Renault, la consommation d’énergie globale du site est réduite de 35% grâce aux différentes innovations. Celles-ci doivent permettre de réduire les émissions de CO2 de l’usine pilote de 98% par rapport à une usine équivalente de production de 400 000 véhicules (soit une économie de 135 000 tonnes de CO2 par an). Renault entend compenser les 2% restants en achetant des crédits carbone ou en produisant elle-même de l’énergie renouvelable.
Par ailleurs, le traitement des effluents industriels permet de réduire de 70% les prélèvements en eau d’une usine équivalente. Cela représente une économie substantielle équivalant à la capacité de 175 piscines olympiques par an selon le groupe.
Un terrain favorable
Le groupe insiste surtout sur le caractère « propre » du site, en soulignant le recours aux énergies alternatives.
Cette volonté s’intègre à la stratégie marocaine de développement des énergies renouvelables. D’ici 2020, le pays souhaite développer sa puissance installée en énergies renouvelables à hauteur de 42% de la puissance totale installée, alors que la consommation énergétique dans le pays augmente annuellement de 7% en moyenne depuis 2002.
Evolution de la puissance installée au Maroc (©Ministère de l'énergie, des mines, de l'eau et de l'environnement)