COP26 : et si la meilleure nouvelle de Glasgow était un échec retentissant...

Jean-Louis Caffier, journaliste développement durable

Journaliste spécialisé dans les questions liées au développement durable
Co-fondateur de l'association Climat Energie Humanité Médias et des Entretiens de Combloux.

D’abord, pas de panique si vous avez raté les 25 éditions des conférences climat de l’ONU (COP). La 26e grand-messe ressemblera à toutes les autres et se terminera par un « accord » qui ne résoudra rien.

Constatons qu’au bout de 25 éditions, on n’a pas réussi à diminuer d’un gramme les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Si la COP climat était une entreprise, elle aurait déposé le bilan il y a bien longtemps. Mais là, non ! Aucune remise en cause, on continue comme si de rien n’était. Et donc, on se réunit à 195 pour finaliser un texte élaboré par la cohorte de diplomates du climat qui travaillent à plein temps entre les COP pour tenter d’ajouter quelques tuyaux à l’usine à gaz qu’est devenue la stratégie globale et surtout préserver les intérêts des uns et des autres, enfin surtout des plus riches, ceux qui ont les moyens de financer à leur profit cette impasse systémique.

195 ! Comme c’est une bonne idée de conclure des accords qui doivent à la virgule près être approuvés par tout le monde, les pays qui vivent des énergies fossiles, comme ceux qui vont disparaître sous l’effet de la montée des eaux liée au réchauffement climatique. Et du coup, on n’aboutit jamais à rien alors qu’on connait depuis quelques décennies toutes les conditions qui nous permettraient d’échapper à un réchauffement dont on connait également toutes les conséquences potentielles.    

Quelle merveille cette démocratie onusienne qui se base sur le principe « un pays, une voix ». Parlons donc de climat : les îles Kiribati qui vont disparaître disposent du même temps de parole que la Chine ou les États-Unis. Formidable sur le principe mais complètement inefficace. Évidemment !

Il y a 11 ans, à Copenhague, Ban Ki Moon avait ouvert la COP sous mes yeux en déclarant : « Nous sommes au bord du précipice ».

Comme d’habitude, à la veille de cette COP de Glasgow, les mêmes éléments se mettent en place. Côté organisateurs d’abord, la Grande-Bretagne fait comme tous les autres pays hôtes de COP, en nous préparant à un résultat décevant : Boris Johnson avertissait le 25 octobre que la conférence s’annonçait très difficile et risquait d’échouer. On retrouve là la tendance habituelle de l’excuse post-COP : ça aurait pu être pire ! Donc, on est content ! Ben voyons.

Autre élément indispensable de toute bonne COP, la dramatisation. Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU déclarait, il a deux semaines, « Nous sommes au bord du précipice ». Diantre, ça fait peur. Il y a 11 ans, à Copenhague, Ban Ki Moon avait ouvert la COP sous mes yeux en déclarant : « Nous sommes au bord du précipice ». Si la situation n’était pas si critique, on aurait le droit d’en rire !

Enfin, il y a la tendance, « C’est pas nous c’est les autres ». On découvre ainsi que Total connaissait depuis bien longtemps les problèmes liés aux énergies fossiles et a tout fait pour en minimiser les conséquences. C’est pratique un pétrolier coupable, ça rassure sur la puissance de nos démocraties, mais qui pourrait nier qu’en fait tout le monde était au courant et en premier lieu les dirigeants du monde ? Quelle hypocrisie !

La palme en ce domaine pourrait revenir sans débat à 195 à Laurent Fabius, président de la COP21 à Paris : il appelle, dans le JDD du 24 octobre(1), les États à « passer à l’action ». Mais que ne l’a-t-il pas fait en 2015 ?? Personne n’ose dire que cet accord de Paris est bidon. Quelques semaines avant cette conférence, François Hollande et son conseiller Nicolas Hulot clamaient haut et fort que l’on jugerait du succès de la COP21 au prix donné au carbone. Aucun prix n’a été donné, aucun système de surveillance n’a été créé, aucune avancée n’a été réalisée sur l’essentielle question des réfugiés climatiques. Mais ce n’était pas le but : rappelons que si cette conférence s’est déroulée à Paris, c’est parce qu’il s’agissait de placer François Hollande au centre de la photo réunissant les chefs d’État du monde entier dans la cadre d’une campagne électorale pour un second quinquennat. Et quoi qu’il en coûte pour le climat, un accord à Paris était obligatoire. À quoi ça tient le climat…

Allons-nous encore longtemps faire semblant de croire que ces COP vont nous permettre de sortir de l’enfer qui s’annonce ? Je n’y crois pas une seconde ! Alors, échouez chers négociateurs de l’immobilisme. Il nous faut imaginer un autre cadre pour avancer, un sursaut des pays responsables du réchauffement, l’engagement sans ornières des ONG, des entreprises et des financiers, la mobilisation de la jeunesse, des scientifiques et des ingénieurs, et de tous ceux qui aiment et veulent respecter cette petite planète et tous ses habitants.

Utopique ? Oui complètement mais comme le rappelait Théodore Monod, « l’utopie n’est pas ce qui est irréalisable, c’est ce qui n’est pas encore réalisé ».

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Commentaire

Serge Rochain
Une cop en chasse une autre, mais la fête continue
Denis Margot
Il est toujours aisé de décréter que telle organisation ne sert à rien parce qu’aucun progrès n’a été constaté. C’est vrai vis-à-vis des GES qui n’ont pratiquement pas marqué de pause avec la pandémie et qui repartent à la hausse, mais qu’en serait-il si les COP n’existaient pas ? Pour œuvrer dans le secteur de la décarbonation, il me semble que l’ « accord de Paris » est devenu un concept en soi, presque un cri de ralliement qui, même s’il n’y a pas grand-chose dedans, représente le symbole de la lutte contre les changements climatiques, et rien que ça est un succès. L’accord de Montréal, similaire dans son contexte, a permis de répondre efficacement au problème de la couche d’ozone. Il paraît, de plus, audacieux d’affirmer que rien n’a changé. De plus en plus de domaines sont assujettis au marché du carbone et le prix de la tonne de CO2 (autour de 60 €) commence enfin à représenter une contrainte pour ceux qui s’en contrefichaient à 10 €/t. Des programmes se font jour pour inciter les acteurs économiques à orienter leur outil de production vers des technologies décarbonées, de plus en plus d’organismes, d’institutions, de villes, de pays, d’entreprises affichent des ambitions fortes pour décarboner leur secteur, et pour certains, s’engagent sur des objectifs précis et mesurables. Il ne faut pas être naïf et prendre ces promesses pour argent comptant, mais on ne peut nier que depuis quelques années, et plus encore depuis la pandémie, une prise de conscience mondiale de la nécessité de réduire les GES apparaît. Le vent tourne, et de plus en plus d’entreprises sentent le souffle du boulet si elles ne réagissent pas aux attentes des consommateurs. Que serait cette prise de conscience sans le barnum que constituent les COP ? Insuffisantes les COP, peut-être, mais sans doute, malgré tout, utiles !
Pierre 29
Mais que vaut une prise de conscience en face des lobbies et autres giga-intérêts financiers ?
Denis Margot
Une prise de conscience sans actes ne sert effectivement pas à grand-chose, mais je présume que vous êtes capable de faire le lien entre les deux. Quant aux lobbies, comme vous dites, ils sont constitués d’hommes et de femmes qui suivent aussi l’air du temps. Pourquoi, à votre avis, les constructeurs automobiles abandonnent-ils les moteurs thermiques ? Pourquoi Maersk milite-t-il pour que les nouveaux navires soient totalement décarbonnés dès 2030 ? Pourquoi Airbus travaille-t-il sur des avions décarbonés ? Pourquoi l’Europe a-t-elle lancé son Fit-55 pour 2030 ? Les giga-intérêts financiers, comme vous redites, vont où leurs giga-intérêts se dirigent. Et ceux-ci s’éloigneront du carbone à mesure que leurs clients (vous) s’en éloigneront.
Vlady
@Denis Margot : les constructeurs automobiles veulent continuer à caresser nos fantasmes : la LIBERTÉ de gaspiller de l ' énergie égoïstement , alors que l ' urgence commande de multiplier les transports en commun LÉGERS . MAERSK veut continuer de transporter du bout du monde tous ces containers chargés de marchandises fabriquées avec de l ' énergie carbonée , alors que l ' urgence commande de relocaliser ces productions chez nous . Airbus veut continuer de nous transporter à travers le monde par avion , alors que d ' autres moyens de transport nettement moins énergivores existent ; rails , flotte , plus léger que l ' air ..... Changer de paradigmes devient nécessaire , ne pas rester dans les anciens schémas !!
Jean-Pierre Bardinet
« Pourquoi, à votre avis, les constructeurs automobiles abandonnent-ils les moteurs thermiques ? » La réponse est simple. 1) l’UE a annoncé la fin des véhicules thermiques pour 2035, donc les constructeurs sont pris à la gorge et vont vers l’électrique, forcés et contraints. 2) Les Etats subventionnent grassement les véhicules électriques, et donc le marché de l’électrique est un marché artificiel, tout comme celui de l’éolien et du solaire. En France, toute subvention, toute aide, se traduit par une augmentation de la dette souveraine.
Roland CHARLOU
A NOUS TOUS d'utiliser cet "outil" pour mettre au max la pression quand cela est possible !
Vlady
@Denis Margot : à une prise de conscience doit succéder une prise de décision ! Jusqu ' à présent on se contente de faire du sur-place !! La véritable responsabilité incombe au politique , car c ' est LUI que NOUS avons élu , c ' est donc LUI qui nous est redevable , IL doit défendre les intérêts de la COLLECTIVITÉ , pas des intérêts privés ses multinationales !! "Inciter les acteurs économiques" n ' est pas suffisant , des secteurs vont disparaître , d ' autres vont émerger , il est nécessaire de corriger nos erreurs !! Le covid19 est un avant goût de ce qui nous attend !!
Hervé
"mais qu’en serait-il si les COP n’existaient pas ?" A peu prés la même chose... Les conneries en moins... On en est même pas a ce niveau. Sans parler d'un éventuel réchauffement climatique, la conjoncture "élévation du niveau de vie du tiers monde" et "raréfaction des matières premières " (pas seulement le petrole) aurait du orienter nos dirigeants ver la recherche des compromis les plus efficients... Au lieu de cela ça a incité une gabegie jammais atteinte par le passé...
Pierre 29
Après n COP inutiles (sauf pour les compagnies transportant les délégués et leurs suites), le moins que cette n + 1ième puisse faire est de revenir sur la Convention de 1944 interdisant la taxation du kérosène !
EtDF
La fête continue en effet, on continue à dépenser des milliards pour du vent... Dans ce cycle copain-clopant, ou mouvement perpétuel, il y en a qui sont certainement content à la sébille.. à la fête dira t'on! Tant que la fête n'amusera plus le bon peuple qui paie et qui trinque... ! Si on parlait des risques entropiques bien réels au lieu d'énergie virtuelle... C'est quoi ces réunions de délégations à 195 qui n"engagent que des nimbus scientifiques et technologiques, mais avides de pouvoir!
Alexandros
Le principal GES est la vapeur d'eau. C'est 3%.de l'air. Pour le CO2, ce sont 420 ppm dont 120 ppm humains. Comparez 120 ppm = 0,12 pour mille à 30 pour mille, et la conclusion est évidente: on perd son temps d'un point de vue scientifique. . La COP26 c'est fait pour culpabiliser les pays riches et les faire casquer.
Pierre 29
Non, ça n'est 3% ( en masse) qu'au niveau du sol, là où il fait très chaud. Sinon c'est 0,5 à 2 % et diminue avec l'altitude, ce qui n'est pas le cas du CO2. Le troisième composant de l'air est l'argon, pas la vapeur d'eau.
Alexandros
Même avec 1,5% en vapeur d'eau, le CO2 humain, ce sont des broutilles surtout si l'on considère une réduction de 50%, mais à quel prix social !
Vlady
@Alexandros : la quantité d ' eau sur Terre est constante , la quantité de CO2 , NO2 , CH4 est en augmentation permanente . Chaque gaz , et l ' eau , ont des capacités d ' absorption des infra-rouges différentes , c ' est ainsi que le méthane -- CH4 -- est 25 fois plus pénalisant que le CO2 , mais dure moins longtemps dans l ' atmosphère ! Comparer le CO2 à l ' eau , c ' est comme comparer un ananas à une cerise !! Sur notre planète , la quantité de ces gaz était relativement stable , la Nature en produit et en consomme , ça permettait d ' avoir une végétation et une vie animale qui s ' autorégulait . De plus , sans ces gaz la température sur Terre serait en moyenne de - 18 ° C , donc : vive les gaz à effet de serre , tant qu ' ils restent stables !!!! . Puis vint l ' homme , avec son intelligence et ses défauts ..... Avant l ' ère industrielle , la teneur en CO2 dans l ' atmosphère était de 280 PPM , aujourd 'hui 420 PPm , soit une augmentation de 50 % !! Par contre la teneur en eau dans l ' atmosphère n ' a guère changé . Avec un CO2 à 280 PPM , la température était acceptable pour la vie sur Terre , avec 420 PPM , la donne a changé , croire le contraire démontre une faiblesse dans la faculté à réfléchir !!
Denis Margot
@Vlady : Le politique ne peut pas tout faire. Réduire sa consommation carnée, mieux appliquer les 3R, préférer le produit local, dépend avant tout de nous (et de vous). Et sans vouloir défendre qui que ce soit, il n’est pas vrai que le politique ne fait rien et il n’est pas vrai que les citoyens sont prêts à accepter des règles pourtant nécessaires à la lutte contre les CC (voir les GJ) . Le surplace dont vous parlez provient de pays qui augmentent leurs GES pour des raisons de conquêtes de marchés, provient de pays qui aspirent à améliorer leur niveau de vie, provient de la résistance de certains agents (pas forcément des multinationales), et provient de l’inertie humaine qui peine à changer son train-train quotidien (et je ne m’exclus pas de cette dernière catégorie). Vous n’avez pas tort avec votre remarque pour Maersk et Airbus, mais il faut prendre garde à ne pas résoudre la crise climatique par une crise économique (on aura sans doute les 2, et sans doute d’autres crises, rien de facile à gérer). Le commerce maritime transporte entre 80 et 90% des marchandises mondiales, c’est-à-dire une bonne partie des produits que vous utilisez, libre à vous de réorienter vos achats. La responsabilité des transporteurs se limitera à proposer des moyens de transport décarbonés, il y a des engagements très ambitieux qui, s’ils sont tenus, promettent un commerce beaucoup moins carboné qu’aujourd’hui et qui permettra à l’économie de fonctionner et de nourrir les emplois qui vont avec. Lorsque vous dites que des secteurs vont disparaître, vous mettez le doigt où ça fait mal et le politique doit arbitrer des situations où il y a peu de bonnes décisions et beaucoup de risques (les changements climatiques ou la fermeture des usines avec les millions de chômeurs, ou une adaptation des usines, ou… ?). Alors, changer de paradigme, oui peut-être, mais si c’est pour déboucher sur un cataclysme humain, il n’est pas inutile de conserver certains schémas qui ont déjà fait leurs preuves. PS. Votre réponse ci-dessous à Alexandros (15h21) est absolument limpide.
Hervé
En fait le transport maritime mondial représente peu des émissions de GES (2.5% selon cet article https://ec.europa.eu/clima/eu-action/transport-emissions/reducing-emissions-shipping-sector_fr ). Par conséquent l’éliminer totalement (ce qui poserait pas mal de soucis...) ne règle au maximum que 2.5% du probleme soit rien du tout... Je suis moi aussi favorable au circuits courts mais pas pour cette raison. D'une manière générale les schémas de circuit longs sont optimisés pour être ultra rentables économiquement et le poste transport lui aussi optimisé ne représente qu'une fraction des couts. Il est probable que les circuits courts soient moins bons que d'acheter à Leclerc ou consorts (surtout si vous savez regrouper vos courses...) https://www.terra.bzh/node/27242 ... D'une manière générale quand les pseudos écolos disent ou écrivent qq chose, il y a au moins 80% de chances que ce soit faux. En se trompant (volontairement?) de cible ils rendent leur action totalement inefficace et épuisent la population pour des broutilles tout en délaissant les vrais sujets. Par conséquent ces pseudos écolos sont les pire ennemis de l’écologie véritable.
Jean-Pierre Bardinet
En 140 ans, le taux de CO2 dans l’air est passé de 0,03% (280 ppm) à 0,04% (414 ppm). Le taux de vapeur d'eau est variable selon les latitudes et les saisons, de 1% à 5% environ. La vapeur d'eau est donc 25 à 125 fois plus présente que le CO2. Par ailleurs, le spectre d'absorption du CO2 est réduit à 2 fenêtres étroites, ce qui n'est pas le cas de la vapeur d'eau. Donc, ce serait un miracle physique si le CO2, minoritaire sur ces deux plans, avait un effet majoritaire sur la température. Sans compter sur le fait qu’une molécule de CO2 excitée par un IR a un temps de relaxation très faible et évacue son énergie additive par contact avec les autres molécules d’air bien avant d’avoir pu réémettre un IR dans une direction aléatoire. Enfin, cerise sur le gâteau, la part des émissions anthropiques mondiales n'est que de 4% selon le rapport scientifique AR5 du GIEC, page 471. Donc l’augmentation du taux de CO2 est à 95% environ d’origine naturelle et nous n’y pouvons rien. La moyenne du taux de CO2 atmosphérique sur les 600 derniers millions d’années a été de 2000 ppm, avec une pointe à 8000 ppm au Cambrien. Cela n’a généré aucun réchauffement cataclysmique et irréversible, alors que les modèles numériques en auraient évidemment trouvé. Cela relativise le taux actuel de CO2, qui est faible au regard du passé. N’oublions pas qu’un taux de 150 ppm fait mourir la végétation et le phytoplancton, ce qui tue toute vie sur Terre. Plutôt que de diaboliser le CO2, qui n’est pas un polluant, mais gaz de la Vie, nécessaire à la photosynthèse, soyons heureux qu’il ait un peu augmenté en 140 ans, de 0,03% à 0,04%.
Jean
Le Grec indique ce qui est souhaitable de faire. Il n'est nullement qualifié pour dire si c'est techniquement, économiquement et politiquement possible
Pierre-Ernest
Les COPs, ce sont des barnums coûteux créés par des gens pour résoudre des problèmes qu'ils ont inventés, pour leur permettent de vivre grassement. Ce n'est pas une première en ce qui concerne l'utilisation des moyens de communication modernes à l'échelle mondiale. En effet, un tour de chauffe avait été réalisé par les industries mondiales du logiciel. Il s'appelait "Bug de l'an 2000" et il a réussi à faire dépenser des milliards de dollars autour du monde pour résoudre un problème qui n'existait pas...
Denis Margot
Le bug de l'an 2000 n'a eu aucune conséquence précisément parce qu'il a été très bien géré. Des compteurs, des registres, des variables qui retournaient à 00 après 99, je peux vous dire qu'il y en avait, et qu'il fallait absolument tester ces cas et les corriger pour ceux qui posaient problème. Quant aux COP, si vous pensez que les changements climatiques sont une invention, effectivement, les COP doivent vous sembler bien inutiles. Nier les problèmes est pour vous la façon de les résoudre, j’espère que vous n’avez pas trop de responsabilités dans la vie.
Philippe Charles
J'espère que vous de même, M. Margot, vous n'avez pas trop de responsabilité, car à lire votre enthousiasme pour les mesurettes prises jusqu'à présent, il me fait penser au train qui au lieu de bifurquer radicalement, fonce droit dans le mur, mais en ralentissant, en passant de 300 km/h à 297. Un progrès indéniable n'est-ce pas ? Bon après je peux comprendre le prisme par lequel vous êtes amenés à penser cela puisque vous travaillez dans la décarbonation.
Denis Margot
Votre prisme de lecture doit avoir sa dose de strabisme et de myopie. Je ne déborde pas d’enthousiasme, mais faute de mieux, je crois que ces réunions sont nécessaires et utiles. Réduire les objectifs de décarbonation totale en 2050 à des mesurettes, c’est, au mieux, du persifflage, mais plus certainement un penchant assuré de votre part, vous êtes un habitué, à biaiser, à calomnier, et à exprimer votre fiel, sans comprendre les enjeux derrière ce gigantesque défi. Restez dans votre ellipse, continuer de cancaner, et il est clair qu’avec des gens comme vous, les non-objectifs que vous vous fixez seront atteints.
Philippe Charles
Et voilà, les insultes ad hominem qui fleurissent lorsque les arguments fanent... pathétique !
G.B.
Laissez tomber M. Charles, votre interlocuteur est un fieffé techno-solutionniste. Son raisonnement fonctionne tellement bien que les émissions de GES seront en hausse de 16 % d’ici à 2030 alors qu’il faudrait qu’elles baissent dès cette année pour éviter de dépasser le seuil de 1,5 °C...
G.B.
Oui G.B., Le Figaro précise même qu’ « Il faudrait que les émissions de GES soient divisées par deux entre 2020 et 2030 pour atteindre l’objectif de 1,5°C ». Or comme vous le remarquez très justement, elles continuent d’augmenter ces dernières années. Les démarches de décarbonation et autres chimères technologiques bonnes à faire rêver les masses et servant de tremplin électoral aux politiques n’auront donc servi quasiment à rien. Un cautère sur une jambe de bois. Tant qu’on n’applique pas sérieusement la sobriété - qui est avant tout une démarche collective avant d’être individuelle - à nos sociétés d’ébriété énergétique, et sous toutes ses formes sans en négliger une seule (sobriétés structurelle, dimensionnelle, d’usage et conviviale, voir la vingtaine d’exemples sur https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwjl_aOv8P7zAhVi7eAKHaO8BsMQFnoECBAQAQ&url=https%3A%2F%2Fnegawatt.org%2Ftelechargement%2FPresse%2F1601_Fil-dargent_Qu-est-ce-que-la-sobriete.pdf&usg=AOvVaw0iD9zEqx5YcRaSjPq97JvX) on aura l’efficacité d’une cheminée à foyer ouvert.
Vlady
@Pierre-Ernest :"bug de l ' an 2000" , vous n ' êtes pas informaticien , ça se voit !! Vous croyez qu ' on claque des milliards comme ça , juste pour le plaisir ?? La planète se réchauffe , mais c ' est une illusion d 'optique ??? Sur quelle planète vivez-vous ?
Pierre-Ernest
J'ai un certain âge, et j'ai assisté aux grandes manœuvres destinées à éviter les catastrophes qui étaient prévues dans les années 1998 et 1999 et qui allaient advenir le soir du 31/12/1999 si on n'y apportait pas remède. J'avais la chance de voyager beaucoup à travers le monde pour mon travail. Et j'ai vu des patrons qui ne comprenaient rien à l'informatique, mais qui étaient d'accord pour dépenser des millions et même des milliards afin de régler ces prétendus problèmes. J'ai aussi vu des patrons qui avaient décidé de ne pas dépenser un centime pour ces mêmes problèmes. J'ai vu, le soir du 31 décembre, le Premier Ministre aller visiter l'organisme d'Etat spécialement mis en place pour ce contrôle. Et j'ai surtout vu, le jour du 1er janvier 2000 qu'il ne s'était rigoureusement rien passé de par le monde, malgré ces énormes trous dans la raquette où des patrons, moins moutonniers que les autres et flairant l'arnaque n'avaient strictement rien organisé pour parer ce fameux bug. Alors, oui, je l'affirme : le bug de l'an 2000 a été une gigantesque arnaque. Car si ce bug avait existé, il y aurait fatalement eu des catastrophes quelque part.
Denis Margot
@Pierre-Ernest. Tout ceci nous éloigne du thème de l’article, mais votre certain âge et votre goût pour les voyages ne jouent pas en faveur de votre aptitude à comprendre (voir ma note précédente et celle de Vlady). Le bug de l’an 2000 n’est pas un mythe, il y avait réellement des risques. Le passage de 99 à 00 n’a l’air de rien, mais voici des exemples : des communications qui ne s’établissent plus, car elles dépassent la durée max et la durée est, de plus, négative (01-01-00 – 31-12-99 = -100 ans !), des facturations astronomiques, ou, à l’inverse, des communications gratuites, des systèmes qui s’arrêtent à cause d’une anomalie rencontrée dans les variables de temps, des équipements médicaux qui se mettent en berne, des centrales nucléaires qui stoppent à cause de leur gestionnaire de temps qui part en vrille… Il aurait été irresponsable de ne pas anticiper ces problèmes, et c’est ce qui a été fait pour la plus grande satisfaction des Terriens. Vous pouvez bien affirmer ce que vous voulez, mais s’il n’y a pas eu de catastrophes, c’est précisément parce que des mesures appropriées ont été prises pour qu’il n’y ait pas de catastrophes (audit du code, simulations, tests, corrections…). Boeing a expérimenté la même chose, il y avait un bug, ils ne l’ont pas corrigé, ils n’ont pas anticipé, et ils ont eu la catastrophe. Est-ce vraiment ceci que vous et vos patrons moins moutonniers recherchez ? Le 19 janvier 2038 à 3h14min et 7 s verra la réinitialisation du temps Unix, je suis sûr que Boeing y regardera à 2 fois avant de décider de ne rien faire. Et un conseil, préparez-vous pour le réveillon du 31 décembre 9999, et n’optez pas pour la même frivolité.
Hervé
Vous avez enterrement raison sur le risque de bug, après faut reconnaitre que ça a été largement exagéré. C'est devenu l'objet d'un chantage au renouvellement. Beaucoup de boites en ont profité pour vendre de la mise à jour..., voire remplacé les logiciels, quand c'est pas leur informatique,... dans la plupart des cas pour rien. Beaucoup de gens n'ont rien fait et n'ont pas eu de problèmes. Beaucoup de systèmes gèrent les dates sous la forme d'un nombre unique qui est décomposé en Années mois jour heure mn sec pour l'affichage seulement car ce format est beaucoup plus facile et rapide à manipuler que la forme décomposée. Ce type de construction ne craignait pas l'an 2000. Idem pour les softs dont la date était codée sur 4 chiffres. Il ne reste que les softs qui calculent sur de la donnée format BCD ou par des multiples conversions texte <->nombre (codage de porc pour appeler un chat un chat), si le développeur n'a pas anticipé le problème, ou encore de très vieux systèmes et encore faut il que cela provoque des problèmes insolubles ce qui était finalement assez rare. Dans la plupart des cas, le bug n'a touché que des systèmes subalternes sans graves conséquences. https://www.legorafi.fr/2013/03/04/le-gouvernement-confirme-que-le-bug-de-lan-2000-etait-bien-une-fausse-alerte/
Pierre-Ernest
La réponse que j'ai faite à Hervé par erreur était en fait destinée à Denis Margot (03 nov. 2021 - 14:51). Toutes mes excuses...
Pierre-Ernest
Catéchisme très bien récité, merci. Mais alors, comment expliquer que certains patrons dont j'ai parlé, mis en face de propositions de mesures d'analyses et de corrections de logiciels de plusieurs millions de francs (nous étions en 1997 ou 1998) les aient tout simplement refusées et que ce refus soit resté sans aucune conséquence après la date fatidique ? On nous parlait de pannes gigantesques, d'avions qui se crashaient etc. Vous avez vous-même parlé de centrales nucléaires qui stoppaient, et absolument rien n'est survenu dans le monde...Curieux non ? En réalité, les informaticiens (pas les lampistes qui n'y comprenaient pas grand-chose) ont habilement utilisé un réflexe dont l'utilisation est maintenant devenue la norme : la peur.
Pierre-Ernest
Et la référence donnée par Hervé, et que je répète ici : https://www.legorafi.fr/2013/03/04/le-gouvernement-confirme-que-le-bug-de-lan-2000-etait-bien-une-fausse-alerte/ montre bien qu'en réalité, le bug de l'an 2000 n'a pas vraiment existé. Mais il a permis à certains de se remplir les poches.
Vlady
@Pierre-Ernest : Centrales nucléaires : ben , justement , on étaient sur le pied de guerre ce jour là !! Et c ‘ est pas les gens compétents qui manquaient !! Devant un risque potentiel , on fait quoi ? Rien , et se prend une dégelée si ce risque se matérialise ? Ou on prend de mesures de sauvegarde , quitte à pousser un « ouf » de soulagement si ce ne fut pas avéré ? Une histoire récente pour illustrer : lors de l ‘ épidémie H1N1 , Roselyne Bachelot se retrouva avec quelques millions de vaccins sur les bras parce que l ‘ épidémie cessa plus tôt que prévu ; 2020 : coronavirus , nous avions des masques auparavant , mais par soucis d ‘ économie on les détruisit => horreur , dès que la bise fut venue on se trouva bien dépourvus , combien de morts par manque de prévoyance ? Faut-il être fourmi , ou cigale ???
Alexandros
420 c’est 50% d’épis mais 50% d’epsilon c’est toujours epsilon !!
Timothée Aussedat
Bonjour, au lieu de faire un article de pure critique, vous seriez inspiré de proposer des solutions... "c'est pas moi c'est les autres", et bien justement chacun doit proposer des solutions. Article donc inutile.
Pierre B
A quoi servent ces grands-messes, demandons nous plutôt quelle serait la situation s'il n'y en avait pas. Je pense qu'elles servent surtout à 'conscientiser' la population qu'il y a vraiment un problème. Maintenant que Kiribati ait le même temps de parole que la Chine, qu'on ait, ou pas, dépassé 1.5°C, que tous ces beaux engagements ne soient pas contraignants, que certains viennent en jet privé ou avec une suite nombreuse ... quelle importance tant qu'on aura pas contraint, moi, mon voisin, les autres Français, les autres européens, les autres pays développés et le reste du monde à agir aujourd'hui. Et ça c'est pas demain la veille ! Je suis pessimiste pour la suite
Jean-Pierre Bardinet
Voici un texte plein de sagesse du physicien et enseignant-chercheur à Polytechnique, Serge Galam, sur le renversement de la charge de la preuve. "Il est plutôt surprenant que celui qui affirme détenir « la » vérité voit ses paroles prises pour argent comptant quand celui qui réclame une preuve de cette affirmation non démontrée scientifiquement doit, pour être écouté, apporter la preuve que la vérité défendue sans preuve est fausse. Les techniques, la méthodologie, toute notre approche expérimentale et nos constructions théoriques ont été inventées pour prouver l’existence de ce qui existe. En revanche, il est impossible de prouver l’inexistence de ce qui n’existe pas… La preuve ne peut porter que sur quelque chose d’existant. Dans le débat sur le climat, j’insiste sur le fait que je parle bien d’absence de preuve, et non de doute, à propos de la responsabilité humaine en matière de réchauffement. De même, à propos de la question de savoir si nous sommes dans une phase longue de réchauffement ou de refroidissement. Le doute implique une croyance. Or en termes scientifiques soit j’ai la preuve, soit je ne l’ai pas. Il n’y a pas de place pour la subjectivité dans la validité d’un résultat scientifique. Il est urgent de savoir dire : « scientifiquement, on ne sait pas ». Aujourd’hui je ne dis pas que je doute de la responsabilité humaine, je dis qu’il n’y a pas de preuve de cette responsabilité. C’est un fait, pas une opinion ». Le principal problème, c'est que l'action du CO2 anthropique sur la température a été gravée dans les statuts du GIEC avant même toute publication scientifique, ce qui est une démarche anti-scientifique. L'ONU et le GIEC ont désigné le coupable et le GIEC va tout faire pour justifier sa culpabilité. Mais si l'on regarde les rapports scientifiques ARx, nulle part on ne trouve une démonstration de l'effet réchauffant du CO2 par les lois connues et éprouvées de la physique. Seulement des affirmations subjectives dans les résumés pour les décideurs. La conséquence de cette triche, de cette manipulation inacceptable, dont les conséquences sociales et économiques sont effrayantes, est que le CO2, émis par toutes les activités humaines, est décrété ennemi public numéro 1, et donc toutes les politiques climat-énergie touchent et vont toucher tous les secteurs d'activité, souvent de manière irrationnelle et destructrice.
Jean-Pierre Bardinet
L’engloutissement prochain des îles du Pacifique, annoncé depuis plus de 20 ans, est une fable réfutée par les mesures des marégraphes. Voir le site du climatologue Ole Humlum, onglet "oceans", onglet "sea level from tide gauges" : la montée moyenne des niveaux marins est de 1-1,5 mm/an, sans accélération, sans corrélation avec les petites variations de température, ni avec l'augmentation de nos émissions de CO2.
Jean-Pierre Bardinet
« Pourquoi, à votre avis, les constructeurs automobiles abandonnent-ils les moteurs thermiques ? » La réponse est simple. 1) l’UE a annoncé la fin des véhicules thermiques pour 2035, donc les constructeurs sont pris à la gorge et vont vers l’électrique, forcés et contraints. 2) Les Etats subventionnent grassement les véhicules électriques, et donc le marché de l’électrique est un marché artificiel, tout comme celui de l’éolien et du solaire. En France, toute subvention, toute aide, se traduit par une augmentation de la dette souveraine.

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