Image 3D du projet Freeport LNG, site de liquéfaction du gaz au Texas qui devrait permettre aux États-Unis d’augmenter ses exportations au cours de la décennie 2020. (©Freeport LNG Development, L.P.)
Le marché gazier sera marqué par l’importance croissante des États-Unis et du GNL dans les 5 années à venir selon l’AIE. La demande mondiale de ce combustible devrait augmenter plus rapidement que celle des autres énergies fossiles.
Une demande mondiale en hausse de 1,6% par an d'ici 2022
Selon les dernières projections de l’AIE(1), la consommation mondiale de gaz naturel pourrait augmenter de 1,6% par an d’ici à 2022(2), notamment grâce aux faibles prix du combustible. Cette hausse de la demande proviendrait principalement du secteur industriel qui prendrait le pas sur la production électrique, secteur dans lequel le gaz subit une concurrence croissante des énergies renouvelables (et encore du charbon).
Quasiment 90% de la hausse de la demande mondiale de gaz pourrait provenir des pays en voie de développement, en particulier de la Chine (+ 8,7% par an d’ici 2022). Pékin entend privilégier le gaz au charbon à des fins de production électrique mais aussi de chauffage et pour les applications industrielles, afin de lutter contre la pollution atmosphérique. Au total, les importations de gaz naturel de la Chine pourraient doubler dans les 5 ans à venir selon l’AIE (140 milliards de m3 en 2022 contre 70 milliards de m3 en 2016).
La consommation de gaz pourrait également fortement augmenter d’ici à 2022 en Inde, au Moyen-Orient ou encore en Afrique. En Europe, le demande gazière devrait en revanche rester relativement stable dans les 5 ans à venir selon l’AIE. Les importations européennes sont toutefois amenées à augmenter, en raison du déclin de la production intérieure.
Le schiste et le GNL, acteurs majeurs de la production américaine
Les États-Unis devraient renforcer leur place de premier producteur mondial de gaz naturel grâce à l’exploitation des gaz de schiste. Dans les 5 années à venir, le pays comptera pour presque 40% de la hausse de production mondiale d’après les prévisions de l’AIE. Selon cette dernière, les États-Unis pourraient ainsi produire 890 milliards de m3 en 2022 (contre 750 milliards de m3 en 2016 selon BP), soit 22% de la production mondiale à cet horizon.
La production gazière du bassin du Marcellus (l’un des plus grands au monde) pourrait en particulier augmenter de 45% entre 2016 et 2022 selon l’AIE, grâce aux gains de productivité des acteurs américains du schiste. Pour Fatih Birol, directeur exécutif de l’agence, « la révolution du schiste américain ne montre pas de signe d’essoufflement et ses effets sont désormais amplifiés par une seconde révolution », à savoir la montée en puissance du gaz naturel liquéfié (GNL).
En effet, plus de la moitié de la hausse de production gazière américaine d’ici 2022 pourrait être exportée sous forme liquéfiée, juge l’AIE. Cela ferait alors des États-Unis un concurrent direct de l’Australie et du Qatar parmi les principaux exportateurs de GNL. Les exportations croissantes de GNL américain auront une incidence majeure sur le marché gazier, notamment en matière de sécurité des approvisionnements, souligne l’AIE. A l’heure actuelle, 39 pays importent du gaz sous forme liquéfiée contre 15 en 2005.