- Source : AIE
La pandémie de Covid-19 a provoqué « la plus forte baisse historique des investissements mondiaux dans l’énergie », cette chute devant affecter tous les principaux secteurs, indique l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un nouveau rapport publié le 27 mai.
Dans ce rapport accessible ci-après, l’AIE détaille ses estimations(1) sur le niveau des investissements mondiaux liés à l'énergie en 2020. Ceux-ci pourraient au total chuter de 20% cette année par rapport à 2019 (ce qui correspondrait à une baisse d’investissements de près de 400 milliards de dollars)(2).
En 2020, les investissements mondiaux dans le gaz et le pétrole pourraient notamment chuter de près d’un tiers et ceux spécifiquement liés à l’industrie du schiste, « déjà sous pression », de moitié selon l’AIE. La chute particulièrement marquée de ces investissements fait peser un risque aux environs de 2025 sur le niveau d'approvisionnement des marchés pétroliers, souligne l'AIE. Les investissements liés au secteur électrique pourraient quant à eux diminuer de 10% en 2020.
L’AIE indique que les investissements dans les technologies « propres » (y incluant les filières renouvelables, le nucléaire, l’efficacité énergétique et la capture, le stockage et l’utilisation du CO2) pourraient compter cette année pour 40% de l’ensemble des investissements mondiaux dans l’énergie, contre près d’un tiers au cours des années précédentes. Cette évolution est toutefois due au « coup dur » affectant les énergies fossiles : l’AIE met en garde sur la baisse des émissions de CO2 constatée qui masque dans le même temps un risque de ralentissement des transitions énergétiques bas carbone à travers le monde.
Sources / Notes
- Sur la base notamment des dernières informations communiquées par les gouvernements et les entreprises à mi-mai 2020.
- L’AIE précise que les investissements dans l'énergie prévus début 2020 « étaient sur la voie d’une croissance d’environ 2% en 2020, ce qui aurait été la plus forte augmentation annuelle en six ans ». La chute desdits investissements liée à la crise sanitaire et économique actuelle est ainsi jugée par l'AIE « stupéfiante tant par son ampleur que par sa rapidité ».
- Avec une possible baisse de l'approvisionnement pétrolier de près de 9 millions de barils par jour en 2025, si les investissements ne remontent pas rapidement.