- Source : IFP Énergies nouvelles
Le pétrole dit « de schiste » (tight oil) a fait des États-Unis un acteur central sur les marchés pétroliers et l'évolution de la production américaine va encore être suivie avec beaucoup d'attention en 2020. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE)(1), le pays pourrait à lui seul compter pour 85% de la hausse de la production mondiale de pétrole d'ici à 2030 (malgré un ralentissement de la croissance de son offre par rapport au rythme « effréné » des dernières années). La hausse à venir de la production américaine fait toutefois l'objet de nombreuses incertitudes... et de certaines inquiétudes.
Dans l'article ci-après en anglais publié le 16 décembre par la revue Oil & Gas Science and Technology (éditée par IFP Énergies nouvelles), Emmanuel Hache, Pierre Hacquard et Marine Simoën s'interrogent sur le risque d'un manque de pétrole sur les marchés à l'horizon 2025 (« supply crunch »)(2). Pour assurer l'équilibre entre la demande attendue et l'offre au niveau mondial, la production américaine de pétrole de schiste devrait, selon eux, doubler d'ici à 2025 pour atteindre 15 millions de barils par jour (Mb/j) cette année-là.
Les auteurs présentent différentes projections (notamment sur le nombre de puits forés annuellement et sur l'évolution de la productivité par puits) pour estimer le niveau de la production américaine dans les prochaines années. Sur cette base, les trois auteurs de l'article estiment que la production américaine de pétrole de schiste pourrait être comprise entre 7,4 Mb/j et 14,1 Mb/j à l'horizon 2025. À ce titre, ils jugent que « la probabilité d'un oil crunch est loin d'être nulle ».
Pour rappel, les découvertes de nouvelles ressources « conventionnelles » dans le monde ont atteint un niveau historiquement bas au cours des dernières années, suite à la chute des prix du pétrole en 2014.
Sources / Notes
- Selon le scénario « Stated Policies » de l'AIE, basé sur les politiques et objectifs annoncés par les différents pays en matière d’énergie.
- En 2018, la production mondiale de pétrole a « atteint pour la première fois la barre des 100 millions de barils par jour (Mb/j) », rappellent les auteurs. Cette production était en moyenne de 98,3 Mb/j sur l'ensemble de l'année 2018, selon l'Agence internationale de l'énergie.