Le pétrole, renouvelable ou fossile ? (©Apache Corporation)
Le pétrole, tout comme le gaz et le charbon, est qualifié d’énergie « fossile » : il est stocké dans le sous-sol sous forme d’hydrocarbures issus de la fossilisation de matière organique.
Or de la matière organique continue tous les jours à se créer et à se sédimenter dans la nature, produisant in fine des hydrocarbures. D’un point de vue purement géologique, le pétrole est donc bien « renouvelable ».
100 à 300 000 barils de pétrole générés chaque année par la nature
Cette affirmation se limite toutefois à l’échelle géologique. En considérant que les ressources de pétrole brut « en place » dans le sous-sol sont 10 à 25 fois plus importantes que celles techniquement recouvrables(1) (estimées à 5 000 ou 6 000 milliards de barils), elles atteindraient entre 50 000 et 150 000 milliards de barils(2). La quasi-totalité de ces ressources s’est formée au cours des 500 derniers millions d’années. Il serait donc possible d’en déduire que la nature créerait approximativement entre 100 000 et 300 000 barils par an de pétrole.
Une exagération mathématique et sémantique
Or, la consommation mondiale de pétrole brut atteint plus de 100 millions de barils par jour, soit l’équivalent de plus de 1 000 barils par seconde. Cela signifie que nous consommerions a priori en moins de 5 minutes ce que la nature produit en un an.
Cet ordre de grandeur reste imprécis du fait des incertitudes sur les ressources réellement en place, mais il traduit bien le fait suivant : les hydrocarbures se renouvellent à l’échelle géologique mais ne sont pas des énergies renouvelables au sens courant, c’est-à-dire renouvelées au rythme de notre consommation.