Parc de Macho Springs au Nouveau-Mexique (©Courtesy of Vestas Wind Systems A/S)
Aux États-Unis, le parc éolien pourrait produire pour la première fois davantage d’électricité que la filière hydroélectrique en 2019, selon les dernières prévisions de l’EIA(1) américaine.
L’éolien, première filière électrique parmi les renouvelables en 2019 ?
En 2017, le parc éolien américain a produit près de 253 TWh, soit environ 6,3% de la production électrique annuelle des États-Unis. Cette part dans le mix électrique américain pourrait augmenter à hauteur de 6,4% en 2018 et de 6,9% en 2019 selon les prévisions du Short-Term Energy Outlook de l’EIA(2).
Dans le même temps, la production hydroélectrique pourrait voir sa part diminuer et compter pour moins de 7% du mix électrique américain au cours des deux prochaines années. Dans ces conditions, l’éolien pourrait devenir la première filière renouvelable productrice d’électricité aux États-Unis en 2019 selon l’EIA.
L’hydroélectricité, filière renouvelable « historique », a produit entre 250 et 350 TWh par an au cours des 30 dernières années. Cette production pourrait baisser de près de 12% en 2018, après avoir bénéficié en 2017 de conditions très favorables au printemps « avec des précipitations plus élevées mais aussi des températures plus chaudes qui ont fait fondre le manteau neigeux dans le nord-ouest du pays, où se trouvent de nombreuses grandes centrales hydroélectriques », indique Owen Comstock, économiste au sein de l’EIA.
La production électrique du parc éolien américain a plus que doublé entre 2011 et 2017. (©Connaissance des Énergies, d’après EIA)
Un mix électrique encore dominé à plus de 60% par les énergies fossiles
La puissance installée du parc éolien américain, qui avoisinait 88 GW à fin 2017, pourrait augmenter de 8,3 GW en 2018 et de 8 GW supplémentaires en 2019 selon les prévisions de l’EIA. Ce développement est soutenu par un crédit d’impôt au niveau fédéral(3) et des programmes favorisant l’essor des énergies renouvelables au sein de plusieurs d’États (« incluant l’éolien et non l’hydroélectricité conventionnelle », précise Owen Comstock).
Pour rappel, ces données de puissance doivent être ramenées au facteur de charge pour évaluer la production en découlant in fine. En 2016, le facteur de charge du parc éolien américain atteignait en moyenne 35% selon l’EIA (il dépasse généralement 40% dans le cas des projets récents(4)), contre 38% pour la filière hydroélectrique.
Le facteur de charge des deux filières varie au cours des saisons, avec des pics de production au printemps pour l’hydroélectricité (avec la fonte des neiges et les précipitations) et au printemps et à l’automne pour l’éolien. Précisons que les barrages hydroélectriques peuvent servir de centrales de stockage électrique (à l’image de la centrale de Bath County en Virginie), et potentiellement contribuer à pallier l’intermittence de la production éolienne.
Malgré le développement de l’éolien, et du solaire photovoltaïque dans une moindre mesure, rappelons enfin que le mix électrique américain repose encore très majoritairement sur le gaz naturel (31,7% de la production électrique nationale en 2017) et le charbon (30,1%), suivis du nucléaire(5) (20,0%).
En 2017, le facteur de charge mensuel du parc éolien américain a varié entre 22,4% au mois d’août et 45% en avril. (©Connaissance des Énergies, d’après EIA)