- Source : Ifri
Au 5 octobre 2016, 72 pays, comptant pour 56,75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, ont déposé auprès de l’ONU leurs « instruments de ratification » de l’Accord de la COP21. Grâce à l’atteinte d'un « double seuil » de ratification (au moins 55 pays comptant pour 55% des émissions mondiales), cet accord doit entrer en vigueur juste avant le début de la COP22 qui se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre.
Dans cette étude publiée mardi dernier, Carole Mathieu, chercheuse au Centre Énergie de l’Ifri, revient sur l’après-COP21, 2016 faisant « figure d’année test pour la crédibilité des engagements pris à Paris ». En l’absence de contrainte individuelle, la méthode onusienne fait le pari d’une progression collective des efforts par un contrôle des pairs.
A ce jour, Carole Mathieu ne recense aucun « rétropédalage majeur » mais pointe les différents enjeux pour traduire désormais en actes l’accord conclu à Paris en décembre 2015. Elle s’interroge notamment sur le rôle de la finance comme vecteur de la transition bas-carbone, constatant qu’il n’y a pas eu de réel « retournement » au sein de cette communauté malgré une prise de conscience accrue des acteurs financiers.
Carole Mathieu rappelle les initiatives variées allant dans le sens d’une réduction des émissions de gaz à effet de serre : attribution d’un prix au carbone, suppression des avantages fiscaux en faveur des énergies fossiles, déploiement des technologies bas-carbone, etc. Ces mesures restent toutefois localisées à l'heure actuelle et la transition semble encore trop lente pour atteindre les objectifs fixés lors de la COP21.
La COP22 de Marrakech, souvent présentée comme « la COP de l’action », doit ainsi clarifier des questions centrales abordées lors de la COP précédente telles que les financements apportés aux pays en développement pour que ceux-ci puissent s'engager sur une voie « bas-carbone » (en précisant en particulier les règles de comptabilisation de ces financements et la répartition de l’effort au sein des pays développés).