©Pixabay
La neutralité carbone sera inatteignable sans le captage, le stockage et l’utilisation de CO2 (« CCUS » en anglais), souligne le think tank Energy Transitions Commission (ETC)(1) dans un rapport publié le 13 juillet.
Le rôle attendu des dispositifs de CCUS pour atteindre la neutralité carbone
Le monde pourrait avoir besoin de stocker entre 7 et 10 milliards de tonnes de CO2 par an à l’horizon 2050 (soit l’équivalent de 18 à 25% des émissions annuelles à l’heure actuelle) pour espérer atteindre la neutralité carbone (zéro émissions nettes de CO2 en 2050), selon le rapport de l'ETC.
Ce recours aux dispositifs de captage, stockage et utilisation du CO2 sera en particulier nécessaire pour compenser, en 2050, « la consommation résiduelle de 9 millions de barils par jour de pétrole (90% de moins qu'aujourd'hui) et de 2 700 milliards de m3 de gaz par an (plus de 30% de moins qu'aujourd'hui) tout en atteignant une économie à zéro émission », précise l’ETC.
La réalité du captage de CO2 à l’heure actuelle
À l’heure actuelle, le captage de CO2 dans le monde se limite à près de 40 millions de tonnes par an au sein d’une trentaine d’installations. La croissante de cette technologie a été lente sachant qu'une partie des sites de CCUS sont en service depuis des décennies (1972 pour le site de Terrell aux États-Unis), en particulier dans certains secteurs « historiques » (traitement du gaz naturel et engrais), soulignait déjà fin 2020 l’Agence internationale de l’énergie.
Cette faible croissance « reflète en partie l'amélioration de l'économie dans d'autres voies vers la décarbonation, mais aussi des échecs de politiques et de coordination qui doivent être résolus à l'avenir », juge l’ETC. Selon le think tank, « une trajectoire de déploiement plausible mais ambitieuse » serait de disposer de capacités de stockage de CO2 s’élevant à près de 800 millions de tonnes en 2030, avec « plus de 300 installations » en service.
« Pour y parvenir, les gouvernements et l'industrie devront agir pour réduire le temps de développement des projets, développer des infrastructures partagées de transport et de stockage et augmenter les investissements », insiste toutefois l’ETC. Le think tank estime les investissements nécessaires dans les infrastructures de CCUS à environ 5 000 milliards de dollars d’ici 2050, soit « moins de 5% des investissements totaux nécessaires dans le cadre de la transition énergétique et l’équivalent de 0,1% du PIB mondial projeté sur cette période ». Près de 10% de ces investissements devraient être consacrés aux dispositifs de captage direct de CO2 dans l’air, estime l’ETC.