Parc photovoltaïque des Mées. (©Mickaël Cartier-Ayach)
La société Aloe Energy a officialisé mercredi le rachat de l’ensemble des parcs photovoltaïques de l’entreprise Eco Delta. Ce nouveau venu ambitionne de devenir un acteur majeur de l’électricité d’origine renouvelable en France.
69,3 MW en exploitation, plus du double en projet
A l’origine d’Aloe Energy, Aloe Private Equity est une société de gestion des investissements green tech présente sur le marché des énergies renouvelables depuis un peu plus d’une décennie. En reprenant les activités d’Eco Delta, la société franchit le pas pour devenir un propriétaire-exploitant positionné sur l’ensemble de la chaîne de valeur du photovoltaïque (puis de l’éolien) : investissements, production et maintenance. Elle s’est entourée pour ce développement de 4 actionnaires investis dans le domaine de l’environnement : AXA Clean Energy géré par Ardian, Bernis Investissement, Debiopharm Investment et la Fondation Heinz Nixdorf.
L’activité d’Aloe Energy est concrètement scindée en 2 filiales : Delta Solar, qui chapeaute les nouveaux parcs en construction ou en projet et Eco Delta O&M, en charge de l’exploitation et de la maintenance des parcs. Aloe Energy possède désormais 7 parcs en activité d’une puissance cumulée de 69,3 MWc, principalement situés dans le sud de la France. Leur production avoisine 96 GWh en 2014, soit l’équivalent de la consommation électrique de 20 000 foyers. Ces centrales solaires sont toutes installées au sol.
La société dispose en particulier d’un parc « vitrine » : la ferme solaire des Mées dans les Alpes-de-Haute-Provence qui, avec ses 31 MWc installés sur près de 70 hectares, était la plus grande centrale photovoltaïque française à sa mise en service fin 2011 (elle est désormais dépassée par la centrale de Toul-Rosières en Meurthe-et-Moselle). Aloe Energy annonce par ailleurs avoir 185 MW en projet dont près de 100 MW dans l’éolien dans laquelle la société souhaite également investir.
Quelle dynamique pour le photovoltaïque en France ?
Depuis son émergence en France en 2008, le photovoltaïque français a connu différentes étapes dans sa croissance : un développement rapide ayant culminé en 2011 (avec 1 755 MW raccordés cette année-là) puis un fort ralentissement en 2012 et 2013 (avec 642 MW raccordés cette année-là). Sur les trois premiers trimestres de l’année 2014, les nouveaux raccordements de panneaux photovoltaïques ont augmenté de plus de 50% par rapport à la même période en 2013.
A fin 2014, le parc photovoltaïque français dispose d’une puissance cumulée d’un peu plus de 5 292 MW. D’après les dernières données de RTE, ce parc a permis de produire 5,9 TWh sur l’ensemble de l’année 2014. Cela constitue une hausse de 27,2% pour la filière par rapport à 2013. Toutefois, celle-ci ne compte encore que pour 1,1% de la production électrique nationale.
A court terme, Aloe Energy souhaite se positionner sur les appels d’offres de la CRE. A moyen terme, elle mise sur la baisse du prix de revient de cette énergie qui pourrait faire redécoller la filière. Pour rappel, celle-ci a généré un chiffre d’affaires de 3,78 milliards d’euros en 2013 et emploie près de 12 270 personnes.