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Uranium : Orano engage un nouvel « arbitrage international » contre le Niger

  • AFP
  • parue le

Le spécialiste français de l'uranium Orano a engagé un deuxième arbitrage à l'encontre de l'État du Niger, après la perte de contrôle de sa filiale Somaïr, action qualifiée mardi par le groupe français de "dernier recours possible". 

Une situation financière aggravée de la Somaïr

La Somaïr, Société des mines de l'Aïr, est détenue à 63,4% par Orano et à 36,6% par l'État du Niger. Et Orano et l'État du Niger sont en conflit depuis plusieurs mois. Le régime militaire nigérien, arrivé au pouvoir par un putsch en juillet 2023, a fait de la souveraineté sa priorité, en particulier sur la question de son uranium.

Le groupe français, dont la capital est détenu à 90% par l'État français, a déposé sa requête d'arbitrage auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), précise-t-il mardi dans un communiqué.

"Ce contentieux est aujourd'hui le dernier recours possible pour Orano, après plusieurs tentatives de résolutions amiables toujours restées sans réponses", ajoute-t-il.

Le groupe français évoque "l'entrave de l'État du Niger dans la commercialisation de la production, ainsi que l'anéantissement des droits d'enlèvement", qui ont causé une aggravation de "la situation financière de la Somaïr et (du) préjudice subi" par Orano.

"Dans ce contexte", Orano "prévoit de réclamer des dommages et intérêts et faire valoir ses droits sur le stock correspondant aux productions de la Somaïr", et "se réserve le droit d'initier toutes actions, y compris contre des tiers, en cas de préemption de la matière, en violation des droits d'enlèvement".

Une suspension de la production depuis le 31 octobre

Le stock de production actuellement entreposé sur le site minier est de 1 300 tonnes de concentré de minerai d'uranium, soit une valeur de 250 millions d'euros, a précisé Orano à l'AFP.

Fin octobre, la société française avait annoncé que devant une situation "fortement dégradée", sa filiale Somaïr allait "suspendre" sa production à partir du 31 octobre, faute de pouvoir "continuer à travailler" dans le pays.

Il s'agit du deuxième arbitrage engagé par Orano dans le bras de fer qui l'oppose au pouvoir en place au Niger. Fin décembre, Orano avait déposé une première requête à l'encontre de l'État du Niger, après le retrait, en juin, du permis d'exploitation du méga gisement d'Imouraren et ses réserves estimées à 200 000 tonnes.

Orano avait fini le semestre 2024 avec une perte de 133 millions d'euros, plombé par ses difficultés au Niger.

Commentaires

David du Clary
Je me souviens des optimistes du nucléaire qui me soutenaient que cette filière garantissait notre indépendance énergétique malgré le fait que nous importons la totalité de l'uranium qu'elle consomme. Ceci parce que nous avions le contrôle de nos approvisionnements. Et voilà que la réalité nous rattrape et montre à quel point les choses sont fragiles et l'indépendance offerte par le nucléaire illusoire. Il reste à espérer que Poutine n'oblige pas le Kazakhstan à nous chercher des noises.
Silicate
POutine n'a pas osé s'en prendre au Kazakstan , ou il pensait le faire après l'Ukraine. En tous cas il n'en a plus les moyens : ils se facherait avec la Turquie, les pays musulmans et la Chine : c'est vraiment trop pour lui
Metomol
Heureusement, il ya d'autres sources de minerai d'uranium dans le monde, en plus du kazkhastan, l'ouzbekistan, la Mongolie et surtout le Canada avec les mines du Saskatchewan, les plus riches en teneur, avec Cigar lake et le bassin d'Athabasca. Donc la pénurie n'est pas pour demain, mais il faut cependnat être prévoyant,raison pour laquelle ORANO développe des investigations sur 4 continents.

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