Ukraine : quatre morts dans des frappes russes massives sur les sites énergétiques

  • AFP
  • parue le

Des frappes "massives" de missiles et drones russes ont visé les infrastructures énergétiques de l'Ukraine lundi, faisant au moins quatre morts et obligeant les autorités à imposer des coupures de courant.

Selon Kiev, 15 régions d'Ukraine ont été visées par cette campagne de bombardements russes, la plus importante depuis plusieurs semaines avec, selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, "plus de 100 missiles de types divers et une centaine de (drones) Shahed".

Un "appareil volant", probablement un Shahed, est entré sur le territoire de la Pologne, pays membre de l'Otan, avant de disparaître des radars lundi matin au moment des frappes russes, a annoncé l'armée polonaise.

"Nous pourrions faire beaucoup plus pour protéger des vies si l'aviation de nos voisins européens travaillait ensemble avec nos (chasseurs) F-16 et avec nos défenses anti-aériennes", a réagi Volodymyr Zelensky avant même l'annonce polonaise.

"Il y a beaucoup de dégâts dans le secteur de l'énergie. Les travaux de réparation sont déjà en cours", a-t-il dit dans une allocution sur Telegram.

De son côté, le ministère russe de la Défense a indiqué avoir mené une "frappe massive" contre des aérodromes militaires et des sites énergétiques "permettant le fonctionnement du complexe militaro-industriel de l'Ukraine".

"Toutes les cibles ont été atteintes", a-t-il assuré, également sur Telegram.

Le distributeur ukrainien d'énergie Ukrenergo a procédé à des coupures d'électricité d'urgence pour stabiliser le réseau, immobilisant brièvement le trafic ferroviaire.

- "On s'y habitue"-

A Kiev, des habitants se sont réfugiés dans les stations de métro souterraines, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Personne ne pensait que la Russie, qui était autrefois notre soeur, nous causerait tant de chagrin", expliquait Svetlana Kravtchenko, 51 ans, rencontrée dans une station du centre-ville.

Après deux ans et demi de guerre, les alarmes anti-aériennes retentissent fréquemment sur le territoire ukrainien.

La dernière attaque meurtrière sur la capitale date du 8 juillet, où un missile russe avait touché un centre pédiatrique, faisant une quarantaine morts.

"Même si c'est terrible, on s'y habitue", confiait, dépitée, Lioudmila Pchenitchna, 58 ans, également réfugiée dans la station de métro.

Depuis le début de son invasion de l'Ukraine en février 2022, la Russie bombarde régulièrement les infrastructures énergétiques de son voisin, y forçant les autorités à rationner l'électricité, en particulier durant les pics de chaleur.

"L'ennemi terrorise à nouveau l'ensemble de l'Ukraine avec ses missiles", a déclaré le ministre de l'Energie, Guerman Galouchtchenko.

Selon les autorités ukrainiennes, les bombardements aériens du début de journée ont fait au moins quatre morts et une vingtaine de blessés à travers le pays.

Deux autres personnes sont mortes dans des frappes russes ultérieures, selon des responsables.

- "Détérioration" des conditions de sécurité -

Un drone russe semble s'être perdu sur le territoire polonais dans la matinée.

"Nous avons probablement affaire à l'entrée d'un appareil volant sur le territoire polonais", a déclaré le général Maciej Klisz, commandant en chef des forces opérationnelles polonaises. Sa présence "a été confirmée par au moins trois stations de radiolocalisation".

L'engin n'a pas encore été retrouvé et pourrait avoir quitté le territoire polonais.

"Il pourrait s'agir, avec une grande probabilité, d'un drone du type Shahed", a indiqué le colonel Jacek Goryszewski, porte-parole du commandement des forces opérationnelles. "Mais cela reste à vérifier", a-t-il dit à l'AFP.

Parallèlement, l'armée russe continue son avancée à l'Est face à des troupes ukrainiennes moins nombreuses.

Dans la région orientale de Donetsk, les autorités ont décidé d'élargir les évacuations aux alentours de Kostiantynivka, située à une quinzaine de kilomètres de la ligne de front, en raison de la "détérioration des conditions de sécurité".

Lundi, le Premier ministre ukrainien et le chef de cabinet de la présidence ont tous deux aussi réitéré l'importance de pouvoir utiliser des armes occidentales à longue portée contre la Russie.

Les partenaires de Kiev refusent pour le moment.

"C'est nécessaire", a martelé Andriï Iermak, le chef du cabinet du président sur Telegram, expliquant que cela "accélérera la fin de la terreur russe".

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