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Pas de subventions sans conditions: la Confédération européenne des syndicats (CES) a appelé jeudi les dirigeants européens réunis en sommet à Bruxelles à prévoir des clauses sociales et environnementales dans leur réponse à l'IRA américain.
Dans ce vaste plan qui subventionne généreusement certaines filières industrielles stratégiques (énergies renouvelables, voitures électriques notamment), les Etats-Unis prévoient notamment "des crédits d'impôts additionnels pour les entreprises qui paient des salaires décents et recrutent des apprentis", soutient la CES dans son communiqué.
Des avantages fiscaux sont aussi octroyés "aux projets d'énergies vertes établis dans des communautés qui dépendaient jusqu'alors d'industries extractives" comme le charbon ou le pétrole, ajoutent les syndicats.
De la même manière, les responsables politiques européens doivent "garantir" que leur soutien à l'industrie verte soit conditionné au respect d'"obligations sociales", plaide la CES.
Les dirigeants européens doivent discuter jeudi à Bruxelles de leur réplique à l'IRA (Inflation Reduction Act), qu'ils accusent depuis des mois de fausser la concurrence en favorisant les fabricants américains au détriment des producteurs européens.
La Commission européenne a proposé la semaine dernière de faciliter l'octroi d'aides d'Etat et de rediriger vers l'industrie européenne certains fonds déjà existants.
Si les subventions envisagées ne sont pas conditionnées au respect de standards sociaux et environnementaux, avertit la CES, "250 milliards d'euros de fonds européens et des milliards d'aide publique nationale pourraient être accordés à des sociétés qui tirent vers le bas" ces standards.
"Augmenter l'investissement public dans l'industrie verte est la bonne chose à faire, mais les dirigeants (politiques, NDLR) ont la responsabilité de s'assurer que l'argent public est utilisé au service du bien commun", affirme Esther Lynch, la secrétaire générale de la CES.
Les éventuels profits issus du soutien des Etats à l'industrie doivent être "investis et partagés avec les salariés" plutôt que "siphonnés" par les "PDG et les actionnaires", insiste-t-elle.
Secrétaire général de la confédération de syndicats de l'industrie IndustriAll, Luc Triangle appelle lui aussi les firmes européennes à "garantir une transition (énergétique, NDLR) juste", qui assure "le dialogue social, des salaires équitables, des emplois de qualité et des standards sociaux élevés".