Projet de technocentre à Fessenheim : 3 associations quittent le débat public

  • AFP
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Trois associations ont annoncé mercredi quitter le débat public portant sur le projet de création d'une usine de recyclage de métaux très faiblement radioactifs à Fessenheim (Haut-Rhin), estimant "servir de faire-valoir dans un jeu dont les dés sont pipés".

Recyclage de métaux très faiblement radioactifs

"Force est de constater qu'en guise de débat, nous sommes face à un monologue partial de la part d'EDF, porteur du projet, qui s'octroie un temps de parole conséquent à chaque réunion, ne répond pas aux questions (...), refuse le débat réel", dénoncent dans un communiqué commun les associations "Alsace Nature", "Stop Fessenheim" et "Les citoyens vigilants des environs de Fessenheim".

EDF projette d'implanter un "technocentre", destiné au recyclage de métaux très faiblement radioactifs issus du démantèlement d'installations nucléaires, sur le site qui accueille la centrale nucléaire mise à l'arrêt en 2020, et dont une partie des terrains sont inutilisés. Les métaux seraient transformés en lingots afin d'être réutilisés pour tous types d'usages.

À la demande d'EDF, la Commission nationale du débat publique (CNDP) mène depuis octobre et jusqu'en février un débat pour évoquer les impacts "que ce projet pourrait avoir sur l'aménagement du territoire et le cadre socio-économique et environnemental".

« Parodie de concertation »

Les associations réclamaient "une information impartiale, des temps de débats contradictoires et une neutralité d'animation" du débat, pour permettre aux citoyens de "se forger un avis" sur ce dossier, mais estiment que "l'ensemble de ces conditions n'est pas réuni".

"Toute parole vécue comme contradictoire avec le prétendu bien-fondé du projet déchaîne les railleries voire les foudres des pro-nucléaires", déplorent les associations. "Si cela n'est pas une grande surprise, le fait que la CNDP ne puisse réguler ces phénomènes, malgré les efforts esquissés, est purement insupportable".

Elles appellent EDF et la CNDP à "à revoir d'urgence le cadre, la forme, le fond et les informations portées à la connaissance du public". "Sans cela, ce débat ne sera qu'une parodie de concertation", mettent-elles en garde.

Sollicitée, la CNDP n'a pas donné suite dans l'immédiat.

Dans sa communication, EDF indique que "l'objectif" de cette concertation est "de débattre de l'opportunité du projet, de ses alternatives, de ses enjeux environnementaux". "Les enseignements issus de cette concertation permettront à EDF de préparer le processus d'autorisation du projet", précise le groupe.

Commentaires

Philippe Charles
Attention ARNAQUE : faire participer c'est faire accepter. Voilà le seul but de ce genre de consultation. Cette technique est bien connue depuis longtemps : on donne l’illusion au peuple qu’il participe aux grandes orientations politiques du pays, aux grandes décisions sur les choix de société, pour en réalité mieux l’éloigner des centres de décision.
Cette consultation n’est qu’une manœuvre dilatoire de plus pour faire taire la contestation et lisser les oppositions. Les décisions sont déjà prises et on consulte ensuite, formidable, non ?!
Dans ce pseudo débat public, vous pouvez écrire tout ce que vous voulez. Cela n’a aucune importance, aucune incidence. Cela ne changera rien. Les décisions sont prises, les programmes lancés. Pendant qu’on vous distrait avec ce spectacle, les déchets radioactifs continuent de s'accumuler.
Pour les manipulateurs d’opinion, il faut que nous participions à la mascarade. Comme ils disent : « Faire participer, c’est faire accepter ».
Si nous participons à cette parodie, nous laissons croire qu’un débat démocratique a eu lieu. Nous aidons les communicants à roder leur argumentaire pour étouffer la contestation. Souvenez-vous, en 2005, le referendum sur le traité établissant une constitution pour l'Europe a été largement rejeté par les français (le « non » a recueilli 54,7 % des suffrages exprimés. De même pour les Pays-Bas où il a été rejeté encore plus massivement (61,6 %). Pourtant on connaît la suite…
Argoud
C’est drôle de la part d’EDF que d’inviter des anti-nucléaires. Ces personnes ignorent que la radioactivité est un élément naturel que l’on trouve partout: air, eau, sol, océan, aliments, dans notre propre corps à raison de 8000 désintégrations chaque seconde dont 3000 de C14 1/2 vie à 5730 ans et 5000 de K40 (dans les bananes) 1/2 vie de 1,25 millards d’années Dans ces conditions doit-on avoir peur des tombeaux où s’entassent les cadavres en les considérant comme des déchets de très faible activité ?

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