Nucléaire : le coût, déjà astronomique, du démantèlement de Sellafield augmente encore

  • AFP
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La facture du démantèlement du site nucléaire de Sellafield, au Royaume-Uni, qui s'était déjà envolée à des niveaux astronomiques, a encore été revue à la hausse mercredi dans un rapport du contrôleur des comptes britanniques, à 136 milliards de livres (164 milliards d'euros).

Un coût 18,8% plus élevé qu'en mars 2019

Le National Audit Office (NAO) pointe dans un communiqué "des inquiétudes persistantes concernant la gestion du projet, le rythme de réalisation et la dotation en personnel" pour ce chantier colossal qui doit encore durer plus d'un siècle, pour être totalement achevé en 2125.

Le coût prévu du démantèlement de Sellafield est "18,8% plus élevé qu'en mars 2019 (après ajustement de l'inflation)", peut-on lire dans le rapport du NAO.

Sellafield, dans le nord-ouest de l'Angleterre, est le berceau historique de l'industrie nucléaire britannique. Le site, l'un des plus complexes au monde, abrite de multiples installations.

S'y trouvent notamment des bâtiments contaminés, des installations vieillissantes et des déchets non-traités, notamment des matières dangereuses provenant de l'ensemble de l'industrie nucléaire britannique.

"Le gouvernement considère" que certains éléments du site présentent un risque "intolérable" dont la réduction "doit être le facteur primordial dans la prise de décision", insiste le NAO dans son rapport.

Plusieurs projets de nouveaux réacteurs

Le contrôleur des comptes épingle aussi le paiement de bonus non justifiés, le report de certaines étapes clés de plusieurs années, l'inflation des coûts ou encore des problèmes de cybersécurité.

Pour autant, Sellafield et l'autorité de démantèlement nucléaire (NDA), un organisme public, "ont réalisé des progrès sur de nombreux fronts" depuis le dernier rapport en 2018, relève le NAO. Pour la première fois notamment, "Sellafield a retiré en toute sécurité certains types de déchets dangereux" et après des tensions avec les autorités nucléaires "la culture d'entreprise s'améliore".

Mais "les progrès ne sont pas assez rapides pour pouvoir garantir que les installations utilisées pour traiter les déchets" n'atteindront pas la fin de leur durée de vie "avant que tous les déchets ne soient traités", prévient le rapport.

Doté d'une flotte de centrales nucléaires vieillissantes, gérée par l'énergéticien français EDF, le Royaume-Uni développe plusieurs projets de nouveaux réacteurs.

Parmi eux figurent notamment Hinkley Point C, en construction, et Sizewell C, en développement, tous deux portés par l'énergéticien français EDF. Le pays compte aussi s'appuyer sur de petits réacteurs modulaires - moins chers et donc plus faciles à financer, mais qui devraient encore nécessiter des années de développement.

Commentaires

Philippe Charles
Une petite augmentation de seulement 19%, ce n'est rien par rapport aux 479% (oui, pas de faute de frappe, j'écris bien 479% !) de l'EPR de Flamanville par rapport au budget initialement prévu pour sa construction en 2003. Et je ne parle même pas du retard considérable des travaux.
Philippe Charles
Là en l'occurence c'est du cumul : invstissement qui a complètement dérapé + coût du démentèlement largement sous-estimé. Quand on dit que le nucléaire est une gabegie, ce n'est pas une vue de l'esprit hélas.
Goldorak
l'EPR n'est pas un bon exemple car il coche trop de case expliquant l'explosion des couts : 1 cout de base largement sous-évalué (illogique au vu du cout précédent car plus de matière/complexité pour moins de budget initial + tete de file) 2 gestion desastreuse en interne du projet (plans/conducteur de projet changeant trop souvent, etc) 3 période d'opposition politique, ce qui entraine une augmentation des couts financier(tx de crédit plus élevé car manque de garantie publique) 4 manques de compétence en interne. 5 Fukushima (qui n'explique pas tout bien sur mais qui est une des causes car ralentissement du projet + ajout de sécurité pas forcément nécessaire)

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