Négociations avec EDF : les industriels appellent à trouver un accord « avant l'été »

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Les industriels gros consommateurs d'électricité ont formé le vœu de parvenir "avant l'été" à un accord sur le prix de l'électricité avec EDF, quelques jours après la décision de l'État de ne pas reconduire le PDG de l'énergéticien, Luc Rémont.

« Atterrissons avant l'été »

"Fixons-nous une date, atterrissons avant l'été, je pense que ce n'est pas incommensurable, ce n'est pas inaccessible", a déclaré lundi Nicolas De Warren, président de l'association réunissant les industriels gros consommateurs d'énergie (Uniden), invité de BFM-Business.

Si la décision de ne pas renouveler le mandat de Luc Rémont n'a pas été présentée comme une sanction par l'État-actionnaire, les tensions récurrentes entre EDF et les industriels sont montées d'un cran. La veille de la non-reconduction de Luc Rémont, le PDG de Saint-Gobain, Benoît Bazin, disait ainsi considérer comme "un bras d'honneur à l'industrie française" les tarifs jugés prohibitifs proposés par EDF, sous la direction de Luc Rémont.

Des déclarations jugées comme l'expression d'une "inquiétude très légitime" par M. De Warren, compte tenu de l'exposition de ces industries de l'acier, de la chimie, ou de la construction à la concurrence internationale "déchaînée" de la Chine et des États-Unis, sur fond de relance de la guerre commerciale.

Un besoin équivalant à « moins de 5% de la production française » d'électricité

Depuis plus d'une décennie, les gros clients d'EDF disposent d'une électricité à prix cassé, à 42 euros du mégawattheure, selon les modalités d'un dispositif baptisé Arenh, arrivant à échéance fin 2025 et dont EDF et les industriels négociaient les termes du dispositif qui allait le remplacer.

"Nous devons retrouver et maintenant achever ces discussions", lesquelles "ont commencé il y a trop longtemps", a déclaré M. De Warren, soulignant que l'absence de résultats mettait en veille les "projets de décarbonation" et d'investissements des industriels.

"L'écart qui nous sépare d'un accord n'est pas si important que ça", a-t-il assuré, soulignant par ailleurs que les volumes d'électricité nécessaires aux "électro-intensifs" représentent "moins de 5% de la production française".

"Il y a un partage de la valeur à trouver" entre le groupe EDF et les industriels, "parce qu'EDF a besoin de notre consommation en base, nous avons besoin de la production en base d'EDF", a ajouté M. De Warren.

Interrogé sur le profil de Bernard Fontana, pressenti par l'exécutif pour prendre la suite de Luc Rémont, il l'a qualifié de "grand industriel" : "c'est un homme d'ingénierie et de réalisation, donc, en termes de timing, de calendrier sur le momentum à donner au programme nucléaire, c'est certainement l'homme de la situation", a estimé M. De Warren.

Commentaires

DANIEL HOSTALIER
Il est indispensable que nos industriels puissent bénéficier d'une électricité à un prix raisonnable si nous voulons relancer notre industrialisation en restant compétitif par rapport à nos concurrents Européens. Un prix raisonnable c'est toutefois un prix qui puisse permettre à EDF de dégager des bénéfices pour financer la construction de nouvelle centrales électronucléaires et entretenir l'actuel parc de production.
APO
Qui a défendu EDF ces 10 dernières années dans le monde "industriel" ? Les prix de "marché" étaient fixés (c'est bien dans une économie de marché pour avoir de la visibilité !) pour les électro-intensifs mais pas pour EDF... L'extension du volume d'ARENH en 2022 fut un scandale et in fine qui en a profité (pas trop le consommateur moyen) !??
JMTN
Et les milliards gaspillés pour construire aux frais d'EDF les EPR pour la Grande Bretagne. EDF doit se rembourser sur le prix du kwh produit

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