- AFP
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Les industriels français grands consommateurs d'électricité se sont inquiétés de la flambée actuelle des cours sur le marché de gros, qui va peser sur leurs factures.
L'Union des industries utilisatrices d'énergie (Uniden) indique dans un communiqué publié jeudi soir que ses membres "s'alarment des impacts majeurs que de tels prix auront sur leur compétitivité et, au-delà, sur la capacité de l'industrie européenne à se décarboner par l'électrification de ses procédés".
"Aucune industrie ne pourra engager sa transition dans de telles conditions", estime l'Uniden, qui regroupe des industries gourmandes en électricité comme les transports (SNCF), la sidérurgie, la chimie ou le papier. Ses membres "sont exposés pour une bonne part de leur approvisionnement aux prix de marché de gros, soit un surcoût autour d'un 1 milliard d'euros pour 2022 et une augmentation d'un tiers de leur facture d'électricité."
L'électricité achetée à terme sur le marché de gros pour 2022 a dépassé les 100 euros du mégawattheure (MWh) en France, selon les données publiées par la Bourse européenne de l'énergie EEX. Ces prix ont ainsi fortement augmenté dernièrement : ils étaient encore légèrement sous les 80 euros début août.
Même si la France produit principalement son électricité avec l'énergie nucléaire, les prix de gros de l'électricité suivent ceux des matières premières (gaz et charbon), en forte hausse avec la reprise économique mondiale, et sont influencés par la hausse des prix des quotas d'émission du CO2.
L'Uniden a indiqué avoir demandé au gouvernement le relèvement du plafond du mécanisme baptisé Arenh (pour "accès régulé à l'électricité nucléaire historique"), par lequel EDF revend à ses concurrents une partie de son énergie nucléaire à prix fixe et plutôt bon marché. Ce mécanisme est plafonné à un volume de 100 térawattheures (TWh) mais le gouvernement peut relever ce maximum à 150 TWh. Un tel relèvement risque toutefois de peser sur EDF, qui se plaint de devoir ainsi brader son électricité à ses concurrents, tandis qu'une augmentation du tarif versé à l'électricien nécessiterait le feu vert de la Commission européenne, qui veille à la concurrence.