Les accords sur l'Ukraine lestent le pétrole

  • AFP
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Les cours de l'or noir ont été en retrait mardi après l'annonce par Washington d'accords entre la Russie et l'Ukraine, notamment sur une trêve en mer Noire, les opérateurs anticipant la possibilité d'un allègement des sanctions visant le secteur pétrolier russe.

Après une première moitié de session en hausse, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a grappillé 0,03% à 73,02 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a lui reculé de 0,16% à 69,00 dollars.

"Le marché est sous pression avec l'annonce du début d'un cessez-le-feu entre la Russie et l'Ukraine (qui) pourrait conduire à l'arrivée sur le marché de quantités supplémentaires de pétrole russe", estime auprès de l'AFP Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

La Russie et l'Ukraine ont accepté de cesser les hostilités en mer Noire, ont annoncé mardi les Etats-Unis, Washington se disant prêt à aider Moscou pour exporter ses produits agricoles et engrais sur les marchés mondiaux.

Kiev s'est engagé dans la foulée à "mettre en oeuvre" les annonces de Washington, des "bonnes mesures" selon le président Volodymyr Zelensky.

La Russie peut compter sur l'appui de la Maison Blanche pour "rétablir l'accès de la Russie au marché mondial pour les exportations de produits agricoles et d'engrais, réduire les coûts d'assurance maritime et améliorer l'accès aux ports et aux systèmes de paiement pour ces transactions", un grief majeur de Moscou après les sanctions radicales imposées à la suite de l'invasion de l'Ukraine.

Moscou et Washington vont aussi "élaborer des mesures" pour permettre l'application de la trêve de 30 jours dans les frappes sur les infrastructures énergétiques en Russie et en Ukraine, selon le Kremlin.

Si rien n'a été annoncé lors de ces premières déclarations concernant les exportations russes de brut, les opérateurs "anticipent un éventuel assouplissement des sanctions qui permettrait à des quantités supplémentaires de pétrole russe de circuler ou simplement à ce flux de s'écouler vers d'autres marchés" comme les Etats-Unis ou l'Union européenne, ce qui explique la baisse des cours mardi, selon Andy Lipow.

De plus, "le marché est bien approvisionné, surtout en vue des 18 prochains mois", contribuant aux craintes d'une offre trop abondante en cas de retour des barils russes, ajoute l'analyste.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a annoncé début mars le retour de 120.000 barils quotidiens supplémentaires par mois pendant 18 mois, auxquels il faut additionner une dérogation spéciale accordée par le cartel aux Emirats arabes unis. En avril, le groupe ajoutera donc 138.000 barils quotidiens sur le marché.

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