Le vice-Premier ministre polonais nie toute implication de son pays dans le sabotage de Nord Stream

  • AFP
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Le vice-Premier ministre polonais a nié vendredi toute implication de son pays dans le sabotage en septembre 2022 des gazoducs russes Nord Stream en mer Baltique.

« Mensonge »

"La Pologne n'a en rien participé. Il faut bien dire que c'est un mensonge", a déclaré le vice-Premier ministre et ministre du Numérique Krzysztof Gawkowski à chaîne de télévision Polsat News.

Ses déclarations font suite à celles d'August Hanning, l'ancien directeur, entre 1998 et 2005, des services de renseignement allemand BND, qui a accusé la Pologne d'avoir coopéré dans cette affaire avec l'Ukraine.

"Il est évident que c'est une équipe ukrainienne qui a mené l'attaque. Et cela n'a été possible qu'avec un fort soutien logistique de la Pologne", a assuré M. Hanning jeudi dans un entretien avec le quotidien die Welt. "Je pense qu'il y a eu des accords entre les présidents (ukrainien Volodymyr) Zelensky et (polonais Andrzej) Duda pour mener à bien cet attentat", a-t-il ajouté.

Selon lui, le gouvernement allemand devrait demander des dédommagements à Kiev et à Varsovie. M. Gawkowski a fermement rejeté ces accusations.

« Influence »

"Je pense qu'il s'agit là de la désinformation russe qui résonne à travers les paroles des hommes politiques allemands ou des membres de l'administration d'Etat en Allemagne", a-t-il dit. "Soit, ils agissent sous l'influence" de Moscou, "soit ils sont conscients que cela conduit à des divergences au sein des pays membres l'Otan", a estimé le ministre polonais, montrant du doigt la Russie en tant que possible auteur du sabotage.

"Je suis convaincu qu'il n'y a aucune preuve de la participation de la Pologne à quoi que ce soit dans (l'affaire du sabotage de) Nord Stream", a affirmé M. Gawkowski.

Dans la cadre de l'enquête allemande sur le sabotage, le parquet polonais a confirmé mercredi à l'AFP avoir reçu un mandat d'arrêt émis par Berlin visant un plongeur ukrainien établi en Pologne mais ayant désormais quitté le pays.

Jeudi, Kiev a qualifié de "non-sens absolu" sa mise en cause dans cette opération contre Nord Stream, après des allégations du Wall Street Journal.

"L'implication de l'Ukraine dans les explosions de Nord Stream est un non-sens absolu. Ces actions n'avaient aucun intérêt pratique pour l'Ukraine", s'est défendu auprès de l'AFP le conseiller présidentiel Mykhailo Podoliak, en réaction à l'article du quotidien américain.

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