- AFP
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Les compagnies aériennes ont annoncé lundi la reprise du trafic en Colombie après l'annulation de dizaines de vols en raison de faibles stocks de carburants, dont les acteurs du secteur et le gouvernement se rejettent la responsabilité.
Rétablissement de l'approvisionnement
Les compagnies Latam et Avianca ont indiqué avoir été informées par le fournisseur du carburant Jet A1 du rétablissement de l'approvisionnement.
"Latam Airlines disposera du carburant nécessaire pour opérer normalement", a déclaré la compagnie régionale dans un communiqué, quelques heures après avoir annoncé l'annulation de 36 vols mardi en raison de "restrictions d'approvisionnement" dans certains aéroports.
Avianca, la plus grande compagnie aérienne colombienne, a déclaré "rouvrir toutes ses destinations à la vente et maintenir les itinéraires". Bien que la compagnie nationale n'ait pas officiellement annoncé d'annulations, le site internet FlightAware faisait état lundi de suspensions de vols entre Bogota et Sao Paulo, Santiago du Chili, Mexico et Cancun.
Les ministres des Transports et de l'Énergie ont également indiqué que le trafic des compagnies Avianca et Latam reprenait normalement.
Le principal négociant de kérosène accusé
Le gouvernement a nié l'existence d'une pénurie et a accusé Terpel, le principal négociant colombien de kérosène, de ne pas avoir répondu aux besoins des compagnies aériennes alors qu'il disposait du carburant nécessaire.
"Les distributeurs de carburant ont signalé qu'ils limiteraient la livraison de kérosène dans tout le pays pour le reste du mois", avait averti Avianca, dans un communiqué envoyé à l'AFP lundi.
La compagnie nationale s'était dite "préoccupée" par cette "restriction immédiate de l'approvisionnement de certains aéroports" et avait indiqué prévoir en conséquence des "ajustements d'itinéraires".
« Pas de raison » d'une pénurie
Latam avait indiqué que 36 vols prévus mardi seraient annulés en raison des "restrictions d'approvisionnement en carburant d'aviation Jet A1 dans certains aéroports".
Cependant, l'autorité aéroportuaire (Aerocivil) avait assuré que "l'approvisionnement en carburant d'aviation est suffisant" et averti les compagnies aériennes que "les annulations de vols attribuées à cette circonstance ne seront pas acceptées".
Après avoir dans un premier temps nié tout problème, le Président Gustavo Petro a imputé la crise à Terpel, propriété de la compagnie pétrolière chilienne Copec. "Les quantités d'essence ont été livrées de manière appropriée et il n'y a pas de raison qu'il y ait une pénurie sur le marché", a affirmé le président sur le réseau social X.
"Terpel, qui a reçu suffisamment d'essence, n'a pas livré les commandes des compagnies aériennes", a ajouté M. Petro, qui a annoncé des "enquêtes" de la part des autorités de régulation du marché.
Esta información no es exacta.
El fallo de Reficar no tiene que ver con el desabastecimiento actual de combustible.
1. Reficar, a pesar de ser una refinadora nueva, se ha apagado en forma general tres veces. La última, en mi gobierno, por mal diseño del fusible principal. Esta… https://t.co/uoRoXpZ2Xf— Gustavo Petro (@petrogustavo) August 26, 2024
Défaillances à la raffinerie de Carthagène
L'entreprise Terpel a indiqué de son côté que des défaillances à la raffinerie de Carthagène (Reficar), dont la société mère est la compagnie pétrolière publique Ecopetrol, était responsable de cette situation.
Dimanche, l'Association internationale du transport aérien (IATA) a mis en garde contre une "pénurie de carburant qui varie selon les aéroports" et annoncé la mise en œuvre de mesures pour en "rationaliser" la consommation, selon une lettre adressée aux ministres des Transports, de l'Énergie et du Commerce de Colombie.
Parmi les mesures annoncées par l'IATA, "transporter moins de passagers" par avion et "cesser d'opérer certains vols".
L'association, qui regroupe plus de 300 compagnies aériennes internationales, a indiqué que les distributeurs ont "suspendu" l'approvisionnement en kérosène dans onze aéroports, tandis que dans autant d'autres, des alertes ont été lancées en raison de niveaux de stocks "critiques".
« Inspections pour certifier les stocks »
La crise est due à une "panne électrique" qui a affecté la production de la raffinerie de Carthagène (nord) entre le 16 et le 18 août, a déclaré de son côté la compagnie pétrolière nationale Ecopetrol dans un communiqué.
Ecopetrol a annoncé qu'elle allait importer 100 000 barils de kérosène qui arriveront "le week-end prochain".
Son président Ricardo Roa a déclaré lundi matin que la raffinerie de Carthagène a "recommencé à fonctionner normalement" et "qu'à partir de ce lundi, elle livrera 5 000 barils supplémentaires par jour au système de distribution des grossistes, en plus des 13 000 barils produits normalement".
De son côté, le ministre de l'Énergie Andrés Camacho a annoncé "des inspections (...) pour certifier les stocks".
