Le pétrole plie face aux craintes de récession

  • AFP
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Le pétrole fléchissait jeudi malgré les tensions géopolitiques, les craintes croissantes d'une récession des grandes économies comme les États-Unis pesant sur les perspectives de demande.

Vers 09H50 GMT (11H50 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, perdait 0,78% à 77,72 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, cédait 0,77%, à 73,60 dollars.

"Les principales préoccupations du marché pétrolier sont la faiblesse persistante de la demande de pétrole en Chine et la possibilité d'une récession aux États-Unis, qui pourrait entraîner une réduction de la demande de pétrole", résume Ole Hvalbye, analyste chez Seb.

Une série d'indicateurs économiques moroses aux Etats-Unis alimente depuis plusieurs semaines les craintes d'une récession dans le pays, important consommateur de pétrole.

La Chine est également au coeur des préoccupation des investisseurs, en particulier depuis le tassement de sa croissance au deuxième trimestre.

Le géant asiatique est en proie à une crise inédite de son vaste secteur immobilier, à une consommation toujours faible et à un taux de chômage élevé chez les jeunes.

Un an et demi après la levée des restrictions sanitaires qui pénalisaient l'activité, la reprise post-Covid tant espérée a été brève et moins robuste qu'escompté.

"Le marché a du mal à trouver un niveau d'équilibre", commente Matt Britzman, de Hargreaves Lansdown. "Les tensions mondiales ajoutent à la nervosité autour de l'offre, mais les craintes croissantes d'une récession des grandes économies" alimentent les inquiétudes sur la demande.

"Le risque géopolitique au Moyen-Orient est toujours à l'ordre du jour", rappellent également les analystes de DNB, tempérant les pertes du brut.

Israël a promis mercredi d'éliminer le nouveau chef du Hamas, Yahya Sinouar, au moment où la guerre dans la bande de Gaza avec le mouvement palestinien, entrée dans son onzième mois, menace de s'étendre à travers le Moyen-Orient.

Yahya Sinouar a été désigné mardi chef du mouvement islamiste pour remplacer Ismaïl Haniyeh, dont l'assassinat le 31 juillet à Téhéran a été imputé à Israël par l'Iran, qui a promis des représailles.

En Russie, les forces russes font toujours face jeudi matin à une incursion majeure des troupes ukrainiennes sur leur sol, dans la région frontalière de Koursk. L'armée ukrainienne avait lancé mardi une offensive surprise transfrontalière dans cette région russe, employant jusqu'à 1.000 soldats et des véhicules blindés, selon l'état-major russe.

"Les prix du pétrole n'ont pas été directement affectés par ces gros titres, car l'offensive ne semble pas suffisamment menaçante pour entraîner une escalade dramatique de la part de la Russie et aucune infrastructure pétrolière n'est menacée par cette avancée", affirment les analystes de DNB.

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