Le pétrole décroche, aversion pour le risque et doutes sur la Chine

  • AFP
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Les cours du pétrole ont chuté vendredi, victimes d'un mouvement d'aversion pour le risque et de doutes sur la trajectoire économique de la Chine.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a lâché 2,91%, pour clôturer à 82,63 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain avec échéance en août a cédé 3,24%, à 80,13 dollars. Le WTI a frôlé le seuil symbolique de 80 dollars, en-dessous duquel il n'est plus descendu depuis un mois.

"On est en train de tout vendre, d'un seul coup", a observé Adam Button, de ForexLive. "Le pétrole, les actions, même les obligations."

"Le marché est sous pression", a abondé Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

En cause, quelques mauvais indicateurs économiques américains qui ont attiré l'attention des opérateurs sur la dégradation du marché de l'emploi aux Etats-Unis.

Par ailleurs, "le marché s'inquiète de la demande chinoise", selon Andy Lipow.

La croissance a davantage ralenti qu'attendu en Chine au deuxième trimestre, à 4,7% sur un an contre 5,3% sur les trois premiers mois de l'année.

Par ailleurs, les ventes de détail en République populaire ont enregistré, en juin, leur plus faible progression depuis 18 mois.

En outre, lors d'une importante réunion du comité central du Parti communiste chinois (PCC), cette semaine, les dirigeants du pays ont dit leur volonté de soutenir la consommation, mais sans annoncer de décisions concrètes.

Duncan Wrigley, de Pantheon Macroeconomics, s'attend à des mesures budgétaires ciblées, "plutôt qu'un plan de relance massif", car les dirigeants ambitionnent désormais un développement "qualitatif, basé sur le progrès technologique, plutôt que "de la croissance pure".

Pour Andy Lipow, le marché relativise l'impact des coupes de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliées de l'accord Opep+, qui se retrouveront pour une réunion le 1er août.

L'analyste rappelle que plusieurs membres de l'alliance continuent de produire davantage que ne le prévoit leurs quotas, notamment l'Irak et le Kazakhstan.

Et le cartel se prépare à revenir progressivement, à partir d'octobre, sur des réductions qui privent actuellement le marché de 2,2 millions de barils par jour.

L'écart entre le contrat rapproché sur le WTI, soit août, et celui qui le suit immédiatement, soit septembre, a atteint vendredi son plus haut niveau depuis neuf mois.

C'est le signe d'un marché qui reste relativement ferme à court terme mais aussi d'anticipations d'une possible décélération de la demande dans les mois à venir.

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