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Les cours du pétrole ont progressé lundi, poussés par la décision de Donald Trump d'imposer des droits de douane de 25% contre tout pays achetant du pétrole vénézuélien, les opérateurs espérant par ailleurs une politique commerciale américaine plus ciblée qu'attendu.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mai, a gagné 1,33% à 73,00 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a avancé de 1,22% à 69,11 dollars.
Bien décidé à étrangler économiquement Caracas, Donald Trump a annoncé lundi que les pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien seraient frappés à partir du 2 avril de droits de douane de 25% sur toutes leurs marchandises entrant aux Etats-Unis.
Le président américain, qui multiplie les expulsions de migrants venus de ce pays, a justifié la mise en place de ces droits de douane en écrivant sur son réseau Truth Social que Caracas était "très hostile" aux Etats-Unis.
"La situation est explosive car elle a des ramifications plus complexes" que l'exportation de brut vénézuélien et mêle des enjeux "géopolitiques, d'immigration et d'énergie", assure John Plassard, de Mirabaud, à l'AFP.
"La mesure vise notamment la Chine" qui est un acheteur majeur de l'or noir du Venezuela, explique l'analyste.
Selon John Kilduff, d'Again Capital, le marché s'est aussi "stabilisé" vis-à-vis de "la situation sur les droits de douane".
Les opérateurs semblent y voir plus clair concernant ces mesures qui pourraient être amoindries par rapport à ce qui était attendu, avec des exemptions potentielles sur certains secteurs.
De nouveaux droits de douane sectoriels "pourraient, ou pas, entrer en vigueur le 2 avril", a déclaré à l'AFP un responsable américain, pour qui la situation reste "très volatile".
L'appétit pour le "risque" est ainsi de retour sur les cours, selon M. Kilduff.
"Les spéculateurs remettent de l'argent sur le marché", abonde Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB, car le mouvement initial de panique suscité par les taxes à l'importation imposées par Trump "se dissipe avec l'espoir de droits de douane davantage ciblés".
Par ailleurs, les Etats-Unis ont annoncé lundi prolonger d'environ deux mois, jusqu'au 27 mai, le délai accordé à la compagnie pétrolière américaine Chevron pour mettre fin à ses activités au Venezuela.
Le ministère de l'Economie avait initialement déclaré que Chevron devait cesser ses activités au Venezuela d'ici le 3 avril.
En mai 2022, le président américain de l'époque, Joe Biden, avait allégé les sanctions économiques pesant sur le Venezuela, en place depuis 2019, notamment un embargo pétrolier.
Elles visaient à évincer du pouvoir le président vénézuélien Nicolas Maduro, après des élections à la régularité contestée, en 2018, mais le dirigeant s'est maintenu.
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