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Le Groenland vit « une période inquiétante », selon son ministre du Commerce

  • AFP
  • parue le

"Nous vivons une période inquiétante", a reconnu auprès de l'AFP lundi la ministre du Commerce et de la justice du Groenland, territoire autonome danois convoité par les États-Unis et Donald Trump.

Le Groenland n'est pas à vendre

Pour Naaja Nathanielsen, les Groenlandais sont "inquiets et préoccupés" par les différentes sorties de Donald Trump qui veut voir l'île arctique rattachée aux États-Unis sans pour autant préciser la nature de ce rattachement. "En tant que gouvernement, notre boulot c'est de ne pas paniquer et de déterminer quelles sont les véritables demandes", a dit la ministre dans un entretien téléphonique à l'AFP.

"Si c'est à propos de la présence militaire, les États-Unis sont là depuis 80 ans, nous n'y sommes pas opposés. S'il s'agit des minéraux, le marché est ouvert", explique-t-elle. Enfin, "si c'est de l'expansionnisme, nous sommes une démocratie, nous sommes des alliés et nous demandons à nos alliés de respecter nos institutions", affirme-t-elle.

Le Groenland n'est pas à vendre, a plusieurs fois insisté son Premier ministre, Mute Egede, mais il est "ouvert aux affaires".

L'immense île, en quête d'une plus grande souveraineté vis-à-vis de Copenhague, qui contrôle sa politique étrangère et de sécurité, sa monnaie et sa défense, a un "bon dialogue" avec la puissance de tutelle, a ajouté la ministre. "Nous avons vraiment le sentiment d'être dans le même bateau que le Danemark", que M. Trump a menacé de droits de douane élevés s'il n'accédait pas à sa demande, quand bien même ce n'est juridiquement pas au Danemark mais au Groenland de déterminer son avenir.

Vastes réserves minières et pétrolières inexploitées

Outre son emplacement stratégique, le Groenland, qui cherche à obtenir son indépendance vis-à-vis du Danemark, possède de vastes réserves minières et pétrolières inexploitées mais leur accès promet d'être compliqué.

Les velléités américaines ont relancé le débat sur l'indépendance du territoire, l'indépendantiste Pele Broberg qualifiant sa relation avec le Danemark de "mariage forcé". La question sera au cœur de la campagne pour les prochaines élections locales qui doivent se tenir au plus tard le 6 avril.

Très dépendant financièrement des subsides versés par le Danemark, et l'Union européenne, le Groenland cherche à diversifier son économie.

"Nous ne pouvons pas dépendre d'une seule industrie, nous avons besoin d'un secteur de la pêche fort, mais il y a aussi l'exploitation minière, le tourisme et l'énergie verte", a relevé Mme Nathanielsen. "L'indépendance ne se résume pas à des chiffres économiques, elle dépend aussi du niveau de protection sociale que nous visons", a-t-elle insisté.

Commentaires

Silicate
M Trump ferait mieux de s'occuper de Porto Rico qui a demandé à deux reprises par référendum à devenir le 51e état des Etats unis...
Lecteur 30
Les vastes "réserves minières et pétrolières inexploitées" excitent toujours journalistes et politiciens, souvent bien plus que mineurs et pétroliers. Car il y a, de réserves potentielles à la production, beaucoup de découvertes à confirmer, beaucoup de regrets et de pertes à digérer et, en cas de succès ("on n'est jamais à l'abri d'une découverte" disent les explorateurs pétroliers) beaucoup d'efforts industriels, financiers et économiques à réaliser avant de receuillir quelques fruits qui sont toujours lourdement fiscalisés ... Les exemples d'espoirs déçus abondent dans l'histoire contemporaine. Que nos amis Groënlandais n'aient pas trop d'attentes irréalistes et que le nouveau Président des Etats Unis se calme un peu et se limite à l'intérêt supérieur de son pays, i.e. sa présence militaire dans la grande Ile, où il est déjà, ce qui n'est pas nouveau et que personne ne remet en cause.
scharapow vladimir
En annexant le Canada et le Groenland , l’ « Amérique » de Trump sera plus grande géographiquement , mais mentalement ???

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