Le gouvernement suisse veut rouvrir la porte au nucléaire, 7 ans après un référendum sur l'atome

  • AFP
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Le gouvernement suisse s'est dit mercredi favorable à un éventuel retour du nucléaire à long terme, face aux évolutions du marché de l'électricité et aux incertitudes géopolitiques.

Une modification de la loi sur le nucléaire proposée d'ici fin 2024

Les Suisses ont approuvé par référendum en 2017 la sortie progressive du nucléaire en votant une loi interdisant la construction de nouvelles centrales. Cette loi était alors le résultat d'un long processus engagé après l'accident nucléaire de Fukushima, provoqué par un gigantesque tsunami, en mars 2011, au Japon.

Carte de la votation du 21 mai 2017 par canton
Le canton d’Argovie, où sont implantées les centrales nucléaires de Beznau et Leibstadt, a voté à 51,8% contre la nouvelle loi sur l’énergie. Cette dernière a en revanche été approuvée à 72,5% par le canton de Genève. (©Connaissance des Énergies)    

"Depuis 2017 la situation sur le marché de l'électricité a radicalement changé", a déclaré le ministre de l'Environnement, des transports et de l'énergie, Albert Rösti, en conférence de presse à Berne. "C'est absolument clair qu'à court terme, même à moyen terme, il ne faut pas discuter de l'énergie nucléaire, ce n'est pas une option. Mais pour être prêt, si c'est nécessaire à long terme, dans les prochains 15 ans je dirais, il faut commencer maintenant", a-t-il souligné.

Son ministère soumettra au gouvernement une modification de la loi sur l'énergie nucléaire d'ici fin 2024. Le Parlement devra ensuite en débattre, a priori en 2025, et la population devra se prononcer par référendum.

"On ne dit pas qu'il y aura dans 10 ans une nouvelle centrale (...) mais nous sommes responsables de laisser" la porte "ouverte à toutes les technologies possibles", a insisté M. Rösti, soulignant que si ce processus n'est pas lancé aujourd'hui, il sera "peut-être trop tard dans 20 ans".

2 centrales nucléaires et un tiers de la production électrique

Alors que le pays alpin espère atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, le gouvernement "entend favoriser l'ouverture aux différentes technologies pour planifier de manière responsable la sécurité de l'approvisionnement en électricité", a-t-il indiqué dans un communiqué, à l'issue d'une réunion des ministres.

Or "l'interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires n'est pas compatible avec l'objectif de l'ouverture aux différentes technologies et présente même des risques pour le démantèlement des installations existantes", selon le gouvernement.

Les 4 réacteurs nucléaires actuellement en service répartis entre 2 centrales fournissent environ un tiers de la production d'électricité totale en Suisse. Elles disposent toutes d'une autorisation d'une durée illimitée et peuvent continuer d'être exploitées tant qu'elles sont sûres.

Selon la loi actuelle, si elles doivent un jour être mises à l'arrêt, l'électricité manquante devra être compensée par d'autres installations de production en Suisse. Mais le gouvernement craint que le développement des énergies renouvelables ne soit pas assez rapide pour couvrir à temps les capacités manquantes et le besoin croissant en électricité.

L'annonce du gouvernement a été immédiatement critiqué par les partis écologistes, qui ont appelé le gouvernement à respecter la volonté de la population qui a voté pour une sortie du nucléaire en 2017.

Commentaires

Jean FLUCHERE
J'étais persuadé que les Suisses que je considère comme un peuple posé et intelligent reviendraient sur les décisions ante. J'ai assisté à une votation publique en plein air et j'ai été stupéfait de la connaissance des sujets et du sérieux avec lequel les gens répondaient aux différentes questions ne levant seulement le bras.
Serge Rochain
Et moi je suis persuadé que vous ne savez toujours pas lire : ""C'est absolument clair qu'à court terme, même à moyen terme, il ne faut pas discuter de l'énergie nucléaire, ce n'est pas une option. " Tout est dit.... et même écrit.
ant
Espérons que le peuple suisse soit sage et écoute la voix de son gouvernement. 58,5% des suisses (un taux plus fort chez les francophones) avait approuvé la sortie du nucléaire en 2017. Je suppose que si aujourd'hui le conseil fédéral fait le chemin inverse, c'est qu'ils ont étudié qu'un oui à un nouveau référundum est envisageable. Toutefois je ne vois pas de sondages publics pour le moment. Les suisses ont néanmoins eu la sagesse de maintenir l'essentiel de leur capacité nucléaire actuelle, ce que n'ont pas fait les allemands qui se sont empressés de perdre leurs compétences, leur savoir-faire et tout leur tissu industriel. S'il y a beaucoup de bobos écolos idéologues à Genève et à Lausanne, il y a aussi un petit ecosystème universitaire et de startups qui travaillent sur des réacteurs de quatrième génération (par exemple Transmutex avec Servan-Schreiber).
Serge Rochain
Les allemands ont seulement bien compris que le nucléaire n'est pas une solution pour faire de l'électricité dans la mesure où il y a infiniment mieux, et disponible pour l'éternité. Le nucléaire n'est qu'une vieille méthode frappée de finitude. On prend la matiere de la Terre et on en fait de la chaleur !
ant
4 messages en une soirée : dès qu'on parle de nucléaire c'est plutôt M. Rochain qui s'agite ! Parler le plus n'est pas pas preuve que l'on a davantage raison... Pour le reste, l'Allemagne n'est pas dans une bonne situation économique et énergétique, c'est la réalité. Toute l'industrie lourde le reconnaît et regarde ailleurs. Quand au sources renouvelables que vous défendez, encore une fois elles consomment beaucoup plus de matériaux en toutes sortes (du béton, des métaux communs et critiques, des terres rares...) et occupent beaucoup plus de place en surface (avec un impact sur les ecosystèmes) que les centrales nucléaires. Qui parle de finitude...
Serge Rochain
Liste impressionante de sornettes sans la moindere preuve mais magnifique démontration d'ignorance... et si je n'avais que ça à faire (informer les ignorants dogmatiques) je passerais plus de temps à vous répondre mais cela ne servirait à rien, alors autant s'abstenir, l'évolution naturelle sjuivra son cours... les renouvelables avancent et domineront la totalité du probleme de l'énergie ne laissant que la part du pauvre au nucléaire qui s'éteindra de lui-même faute de combustible à moins qu'il ne se disqualifie totalement pour raison économique.
Serge Rochain
Il y a de quoi rire.... on voit les nucléophiles eructer comme si c'était fait ! Des qu'un politicien emet l'hypothèse nucléaire, les nucléophiles se jettent sur l'os en criant victoire ....mais dans la plupart des cas on en n'entend plus jamais parler, mais cela leur a mis un peu de baume au coeur ....tiens, hier c'est un politicien italien qui avait parler de nucléaire... ça a parcouru les forums comme une trainée de poudre.....et pschitt Il leur faut ça pour entretenir la flamme....à ce niveau je n'ai rein contre...tiens, puisqu'on parle de nucléaire... le démarrage de l'EPR de Flamanville est à nouveau repousser.
Denis Margot
Ce soir : Ce qui résout la crise et qui fait rire Rochain : 44 g CO2eq/kWh Le beau modèle dans lequel Rochain a mis ses économies : 616 g CO2eq/kWh Plus de 1300% de différence. Rions en effet. L’un résout la crise, l’autre pas.
Serge Rochain
Ah ??? Les chiffres truqués..... vous n'êtes pas au courant ? https://www.senat.fr/questions/base/2019/qseq190209117.html Cette question écrite et enregistrée régulièrement dans les minutes du sénat a été subrepticement supprimée, probablement à la demande expresse de Monsieur Longet ou de Rugy, ou plus probablement des deux QUESTION ÉCRITE Question écrite n°09117 - 15e législature Les informations clés Question de M. LONGUET Gérard (Meuse - Les Républicains) publiée le 21/02/2019 M. Gérard Longuet attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur les chiffres relatifs à l'impact carbone de la filière nucléaire. Fin janvier 2019, le Gouvernement a publié le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les dix ans à venir ; projet soumis aujourd'hui à la consultation de différentes instances et des professionnels du secteur. Le chapitre 3 (alinéa 3.5.8.) de ce rapport est dédié au nucléaire. Le projet PPE indique deux références en matière d'émissions de CO2 liées au nucléaire : « le GIEC, "qui a publié des données sur l'impact carbone de la filière nucléaire, l'estime en moyenne à 12g CO2/kWh au plan international" ; "selon la base carbone de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), pour la France, l'énergie nucléaire émet en moyenne 66 g CO2/kWh sur l'ensemble de son cycle de vie". » Le résultat proposé par la base carbone de l'ADEME, largement utilisée pour les calculs des bilans réglementaires gaz à effet de serre (GES), est en réalité de 6g CO2/kWh pour l'énergie nucléaire en France. Pour calculer les émissions de CO2, la méthode de référence reste l'analyse de cycle de vie (ACV). Elle a fait l'objet d'un consensus scientifique international ; elle est utilisée dans tous les secteurs, dont le nucléaire, pour calculer le bilan environnemental d'un service ou d'un produit. L'ACV est normalisée depuis de nombreuses années (normes ISO 14040 & 44). Le chiffre de 66 gr CO2/kWh, cité dans le projet de la PPE, vient d'une étude ancienne d'un universitaire britannique. Cette dernière n'est pas une étude ACV, mais une analyse d'études dont certaines ne sont pas des études ACV. En outre, les chiffres ne sont pas adaptés à la France. Aussi, il lui demande de lui indiquer si la valeur de « 66 g CO2/kWh » a bien sa place dans le rapport de la PPE et de préciser si c'est le chiffre de « 12g CO2/kWh » ou celui de « 6g CO2/KWh » qui sera retenu comme chiffre d'émissions de CO2 du nucléaire. Publiée dans le JO Sénat du 21/02/2019 - page 947 ________________________________________ Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 18/07/2019 Réponse apportée en séance publique le 17/07/2019 Le projet de programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) 2019-2028 et le projet de synthèse associé ont été publiés le 25 janvier 2019. Deux facteurs d'émissions sont effectivement donnés dans le projet de PPE pour l'impact carbone de la filière nucléaire dans ce projet de document : 12 gCO2/kWh d'après le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et 66 gCO2/kWh d'après la Base Carbone de l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Le dernier chiffre relève d'une erreur typographique, qui sera corrigée dans la version finale de la PPE. Celle-ci présentera donc deux valeurs : 12 gCO2/kWh d'après le GIEC et 6 gCO2/kWh d'après la Base Carbone de l'ADEME. Publiée dans le JO Sénat du 18/07/2019 - page 3909 Page mise à jour le 17 août 2023 Le seul retenu après vérification est le 6g par KWh sorti de nulle part et sans aucune justification autre que le choix de Monsieur Longuet en connivence avec Monsieur de Rugy Voilà commen la France affiche de beaux résultats à partir de criteres définis par des politiciens qu'un étude scientifique ne satisfaisait pas... On n'est jamais mieux servi que par soi-même. En tout cas, merci de me fdonner l'occasion de rappeler cette forfaiture qui fausse toutes les comparaisons avec d'autres pays.
Denis Margot
Le point commun avec les complotistes, c’est qu’ils sont sûrs de leurs sources et ne les remettent jamais en question (même si ces sources ne disent pas ce que le complotiste veut entendre). L’ADEME a ajouté des détails sur le nucléaire, vous devriez les lire, vous comprendrez peut-être (https://base-empreinte.ademe.fr/documentation/base-carbone?docLink=Conventionnel ).
Rochain Serge
Il ne l'on pas ajouté ils est même antérieur à la magouille Longuet de Rugy et stipule que les 6g par KWH sont produit par les opérations réalisées en France, ce qui exclu le minage et les opérations de raffinage réalisé s dans les pays d'extraction minière et de traitement avant la préparation du yelowcake envoyé en France sur le site Orano de Malvezy à Narbonne. J'imagine que c'est la que Longuet a du trouvé ses 6 g par KWh mais dans l'étude de Sovavool ce n'est que le 1/10 de l'ensemble des émissions en moyenne. Il y a encore plein d'autres choses que vous croyez savoir et surtout que vous ce'royez que j'ignore. S'il y a des complotistes ils sont assurément au SÉNAT car la minute existe bien... Le message que vous récupérez en la sollicitant est on ne peu plus claire.... à été supprimé.!!!! Dede29 devra lui aussi expliquer cela.
Denis Margot
Vous n’avez pas consulté le lien ADEME. L’ADEME cite 2 chiffres (2022) pour la mine : entre 1,3 et 1,7 g CO2eq/kWh. L’ADEME n’est pas particulièrement un nid de nucléocrates, c’est même l’inverse. Mais avec les complotistes, on peut apporter autant de preuves et d’éléments factuels, rien n’y fait, ils restent scotchés dans leurs croyances. Comme les MAGA morons trumpistes (la Terre est plate, Biden est un pédo-trafiquant, les puces dans le vaccin…). Votre lecture des minutes du Sénat est risible. C’est un échange d’information, en aucun cas une preuve.
Serge Rochain
C''est la seule preuve au contraire car l'ADEME aux ordres du ministre de la transition énergétique, en l'occurence de Rugy a du s'exacuté et modifié les éléments de la base de donnée qui sert au clacul des émissions de GES du nucléaire partout où il est demandé. Mais on canstate malgré le contenu de l'engagement du représentant du ministre de mettre les deux valeurs, ce 6 sorti d'un chapeau et le 12 du GIEC, ce dernier est absent de la base de donné....il n'y a que le 6g...et pour cause, il n'y a qu'une seule zone d'informationprévue dans la base et pas deux ! Maintenant dire que l'ADEME et anti nucléaire, c'est vraiment faire du complotisme car ils sont au service du Ministre qui peut virer qui il veut quand il veut... et j'imagine mal un ministre pro-nucléaire supporter un directeur de l'ADEME anti-nucléaire.... vous êtes de plus en plus pitoyable dans vos raisonnement. Adieu petit Monsieur, inutile d'insister avec les dogmatiques qiui ne veulent surtout pas comprendre et accepter les preuves qu'on leur met sous le nez.
dédé 29
Ignorer Rochain ! Ne pas lui répondre !

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