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La Russie a pris le Bélarus en "otage nucléaire", a estimé dimanche l'Ukraine à la suite de l'annonce par le président Vladimir Poutine d'un déploiement d'armes nucléaires "tactiques" sur le territoire de son allié.
"Le Kremlin a pris le Bélarus comme otage nucléaire", a écrit sur Twitter le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien Oleksiï Danilov, ajoutant que cette décision est un "pas vers la déstabilisation interne du pays". L'annonce du président russe "maximise le niveau de perception négative et de rejet public de la Russie et de M. Poutine dans la société bélarusse", avance aussi M. Danilov.
Vladimir Poutine avait dit samedi avoir eu l'accord de Minsk pour déployer des armes nucléaires "tactiques" au Bélarus, un pays situé aux portes de l'Union européenne et dirigé depuis 1994 par Alexandre Loukachenko, son allié le plus proche. Si le Bélarus ne prend pas part directement au conflit en Ukraine, Moscou s'est servi de son territoire pour conduire son offensive sur Kiev l'année dernière ou pour mener des frappes, selon les autorités ukrainiennes.
Des responsables russes ont émis à plusieurs reprises des menaces à peine voilées de se servir de l'arme nucléaire en Ukraine en cas d'escalade significative du conflit. Vladimir Poutine a motivé sa décision samedi par la volonté du Royaume-Uni d'envoyer des munitions à uranium appauvri à l'Ukraine, comme évoqué récemment par une responsable britannique.
M. Poutine "admet qu'il a peur de perdre (la guerre) et que tout ce qu'il peut faire, c'est de faire peur", a déclaré dimanche sur Twitter le conseiller présidentiel ukrainien Mykhaïlo Podoliak. Il a également accusé le dirigeant russe de "violer le traité de non-prolifération nucléaire".
M. Poutine, lors de son annonce, avait précisé que ce déploiement au Bélarus se ferait "sans contrevenir à nos accords internationaux sur la non-prolifération nucléaire".