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Huit députés et sénateurs de Loire-Atlantique ont demandé à Emmanuel Macron de "revenir sur la décision de fermeture sèche" de la centrale à charbon de Cordemais, dans une lettre ouverte transmise à l'AFP mardi.
Abandon du projet Ecocombust fin septembre
Les parlementaires, majoritairement issus de la gauche, jugent "inacceptable" la décision d'EDF, estimant qu'il s'agit d'une "trahison de la parole présidentielle" et demandent d'"honorer les engagements qui ont été pris".
Parmi les signataires figurent deux députés insoumis Ségolène Amiot et Matthias Tavel et deux députés PS, Karim Benbrahim et Fabrice Roussel. Quatre sénateurs se sont aussi joints à l'appel : Karine Daniel (PS), Ronan Dantec (Ecologiste), Philippe Grosvalet (RDSE) et Sandrine Josso (Modem).
EDF, dont l'État est actionnaire à 100%, avait annoncé fin septembre l'abandon du projet Ecocombust visant à convertir à la biomasse la centrale à charbon de Cordemais, qui cessera donc de produire de l'électricité à l'horizon 2027.
Or, rappellent les parlementaires, Emmanuel Macron avait annoncé en septembre 2023 que Cordemais, l'une des deux dernières centrales à charbon de France, serait convertie "complètement" à la biomasse (des granulés issus de déchets de bois) "d'ici 2027".
« Moyen de production électrique pilotable le plus puissant »
"L'arrêt de toute production d'énergie sur le site de Cordemais priverait la région des Pays de la Loire de son moyen de production électrique pilotable le plus puissant", mettent en garde les parlementaires dans leur lettre. "La décision de fermeture de la centrale de Cordemais ne répond à aucun des enjeux auxquels notre département et le pays sont confrontés", poursuivent-ils, "à l'inverse" de la conversion à la biomasse qui allie "savoir faire des salariés" et "transition écologique".
Ils alertent sur le nombre d'emplois supprimés, citant "350 agents EDF" et "environ 120 sous-traitants à l'année", chiffre "très nettement supérieur", selon eux, "à ceux qui seraient éventuellement créés par le projet industriel à l'étude présenté comme contrepartie à la fermeture".
EDF avait assuré en septembre vouloir maintenir "une activité industrielle" sur le site - qui représente quelque 500 emplois dans la région dont 340 emplois directs -, à savoir la fabrication de tuyaux pour de futures centrales nucléaires pour le compte de sa filiale Framatome.