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Le ministre vénézuélien de l'Intérieur Diosdado Cabello, souvent considéré comme le numéro 2 du pouvoir derrière le président Niciolas Maduro, a prévenu lundi que le Venezuela poursuivra les "traitres à la patrie", faisant allusion à l'arrestation dimanche de l'ex-ministre du pétrole et ex-PDG du géant public pétrolier PDVSA.
"L'État vénézuélien condamne absolument toute action ou acte de corruption, et non seulement condamne, mais poursuivra jusqu'aux ultimes conséquences toute tentative de trahison de la patrie", a déclaré M. Cabello lors d'une conférence de presse à Caracas.
"Et sans aucun doute, remettre les cerveaux, les opérations, l'administration, les contrats de la principale industrie du pays au gouvernement américain implique un acte de trahison", a poursuivi M. Cabello.
M. Tellechea, colonel de l'armée de 48 ans qui jusqu'en aout concentrait entre ses mains tout le contrôle du secteur pétrolier vénézuélien, a été arrêté dimanche pour avoir "remis" le "cerveau", le système de contrôle automatisé de PDVSA, "à une entreprise contrôlée par les services de renseignement américains", selon un communiqué du parquet lundi.
M. Tellechea avait quitté ses postes de ministre du Pétrole et de PDG de PDVSA à la surprise générale en août pour devenir ministre de l'Industrie et de la Production nationale, et remplacé au ministère par la vice-présidente Delcy Rodriguez
Vendredi, le président Maduro l'a remplacé - sans même le citer - au ministère de l'Industrie par Alex Saab, l'homme d'affaires colombien intermédiaire du pouvoir vénézuélien, libéré en décembre par les États-Unis dans le cadre de négociations entre les deux pays.
M. Tellechea, dont de nombreux observateurs estimaient qu'il a contribué à redresser en partie un secteur pétrolier en plein marasme, avait alors annoncé sur les réseaux sociaux renoncer à son poste "en raison de problèmes de santé".
Le Venezuela, pays qui dispose des plus grandes réserves de pétrole au monde, se rapproche d'une production d'un million de barils de pétrole brut par jour (b/j), niveau inégalé depuis plus de cinq ans en raison des sanctions américaines et de l'effondrement de son appareil d'extraction miné par la corruption et la mauvaise gestion.
Le Venezuela, dont la production a atteint 3,5 millions de b/j en 2008, avait vu sa production tomber en 2020 sous la barre des 400 000 b/j, la plus faible en trois décennies.