Une biopile alimentée par le corps humain

Biopile pacemaker

Un stimulateur cardiaque bientôt relié à une biopile? (©photo)

Des chercheurs grenoblois ont mis au point une pile implantable dans le corps humain où elle pourrait se recharger de façon autonome grâce au glucose et à l'oxygène qui y sont naturellement présents. Ils sont nominés au Prix de l’inventeur européen 2014.

Une pile à combustible qui aime le sucre

Conçue par Philippe Cinquin et Serge Cosnier, chercheurs à l’université Joseph-Fourier de Grenoble, la biopile est miniature et génère son énergie grâce au glucose et à l’oxygène présent dans le sang. L’énergie n’est pas accumulée par cette pile à combustible comme dans une pile classique mais produite directement. Des enzymes sont connectées électriquement aux électrodes de la pile afin de transformer l’énergie chimique en électricité.

Il a fallu une dizaine d’années aux équipes des chercheurs pour mettre au point la biopile au cœur de toutes les attentions, un ensemble de brevets ayant déjà été déposés depuis 2010. Les deux hommes pourraient être récompensés pour cette innovation par l’Office européen des brevets (OEB) qui remettra ses prix le 17 juin prochain à Berlin.

Un pacemaker auto-rechargeable

Cette application pourrait permettre aux personnes équipées de stimulateurs cardiaques d’éviter les interventions dues à l’épuisement de leurs batteries : la batterie d’un pacemaker doit par exemple être généralement changée tous les 10 ans. La biopile pourrait en outre être positionnée plus près du cœur et être employée dans davantage d’insuffisances cardiaques qu'avec les piles employées jusqu'ici. Les chercheurs travaillent dans ce sens avec la société italienne Sorin, spécialisée dans ce domaine. De nombreuses autres applications sont envisageables, cette biopile pouvant alimenter tout appareil implanté dans le corps d'un humain ou d'un animal.

La pile à combustible peut également fonctionner hors d'un corps bien que cette option présente a priori un intérêt moindre. Elle pourrait par exemple alimenter à terme des ordinateurs dont la batterie pourrait être rechargée en versant de l’eau sucrée sur la biopile. Les partenariats et les tests se multiplient actuellement pour étendre encore les possibilités de cette biopile prometteuse.

 

Vidéo de présentation de la biopile (©OEB)

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