L’éclairage artificiel des façades est autorisé du coucher du soleil jusqu’à 1 h du matin. (©photo)
Après 1 heure, ce n’est plus l’heure. Depuis ce lundi 1er juillet, l’éclairage de commerces et de bureaux « inactifs » est interdit entre 1h et 7h du matin. Le ministère en charge de l’énergie avance les nombreuses vertus de cette mesure.
2 TWh d’économie par an
La nouvelle réglementation interdisant l’éclairage nocturne entre 1h et 7h s’applique aux bureaux, aux magasins et aux façades des bâtiments. Elle vise à éliminer les éclairages inutiles qui contribuent à la « pollution lumineuse »(1). Si seulement 16% des Français se sentent personnellement exposés à des nuisances lumineuses la nuit(2), l’éclairage artificiel excessif présenterait plusieurs inconvénients. Il perturbe entre autres le sommeil de certains riverains ainsi que la faune nocturne, par exemple dans ses migrations.
D’un point de vue énergétique, l’éclairage nocturne implique surtout une surconsommation d’électricité alors que le gouvernement aspire à une plus grande sobriété. Cette mesure devrait ainsi participer à l’objectif de réduction de la consommation d’énergie à l’horizon 2020 : elle pourrait permettre de réduire la consommation électrique nationale de près de 2 TWh par an selon le ministère en charge de l’énergie. Cela équivaut à la consommation annuelle électrique de 750 000 ménages (hors chauffage et eau chaude). Côté production, cela équivaut à l’équivalent de la production annuelle de 500 éoliennes de 2 MW ou d’un tiers de la production annuelle d’un réacteur nucléaire(3) de 900 MW. Le ministère estime que cette économie de consommation pourrait se chiffrer à 200 millions d’euros par an et permettre d’éviter annuellement l’émission de 250 000 tonnes de CO2.
Des dérogations à l’extinction
Des dérogations existent à cette cure de sobriété nocturne, à commencer par la plage horaire d’extinction des feux. L’obligation d’éteindre la lumière artificielle s’applique 1h après le départ du dernier salarié dans les bureaux et 1h après la fermeture dans les commerces si l’activité s’y poursuit après 1h du matin. L’éclairage peut également être remis en service si des opérations de nettoyage ou d’approvisionnement de magasins interviennent après 1h du matin. De même, l’éclairage de vitrines de magasins peut être activé une heure avant le début de l'activité si celle-ci débute avant 7h.
Les zones touristiques « d’affluence exceptionnelle ou d’animation culturelle permanente » pourront bénéficier d’un régime particulier. A Paris, les Champs Elysées resteront par exemple un symbole lumineux de la ville lumière. Par ailleurs, les fêtes de fin d’année et certains événements seront l’occasion de déroger à la règle, sous réserve d’approbation par arrêté préfectoral. En cas d’infraction, les exploitants pourront être sanctionnés d’une amende de 750 euros. Les contrôles ne devraient pas être compliqués à effectuer au clair de lune. Cette mesure de sobriété lumineuse fera l’objet d’une évaluation et d’un premier bilan en janvier 2014.
Le résumé des autorisations d'éclairage nocturne (©Ministère)