- Source : EIA
En 2015, la production britannique de pétrole brut et d’autres hydrocarbures liquides a augmenté de près de 10% alors qu’elle avait baissé de façon régulière depuis la fin des années 1990 (d’environ 8% par an entre 1999 et 2013). Elle a atteint près d’un million de barils par jour l’an dernier tandis que la consommation est restée relativement stable. Cette hausse résulte toutefois des investissements réalisés il y a plusieurs années lorsque les prix du Brent étaient élevés. La chute des cours a depuis fortement réduit ces investissements et la production britannique est amenée à décroître à nouveau dans un futur proche.
Dans cette note de l’EIA (Energy Information Administration) américaine, il est rappelé que le Royaume-Uni est, au sein de l’Union européenne, le premier producteur de pétrole et le second de gaz naturel derrière les Pays-Bas. Ce pays est toutefois importateur net de pétrole brut depuis 2004, de gaz naturel depuis 2005 et de produits pétroliers depuis 2013. Pour réduire la dépendance britannique aux importations de combustibles fossiles(1), le gouvernement a mis en place différentes politiques, notamment de récupération assistée des hydrocarbures sur les champs « matures », de promotion de l’efficacité énergétique ou encore de développement des énergies « décarbonées ».
Un mix de consommation reposant à 85% sur les énergies fossiles
Le pétrole et le gaz naturel comptent encore respectivement pour 36% et 33% de la consommation d’énergie primaire au Royaume-Uni(2) en 2014. Le gouvernement britannique est favorable à l’exploitation de ses ressources de gaz et de pétrole de schiste dont le volume reste à préciser. En 2015, un forage exploratoire a notamment été effectué sur le bassin de Weald près de l’aéroport londonien de Gatwick (avec des premiers résultats encourageants selon l’exploitant) mais l’exploitation de ces hydrocarbures non conventionnels rencontre souvent des oppositions au niveau local. Rappelons par ailleurs que le Brent, brut de référence le plus utilisé sur les marchés pétroliers, est composé de mélanges de différents types de pétrole extraits dans les eaux britanniques (Brent(3), Forties) et norvégiennes (Ekosifk, Oseberg).
La troisième source d’énergie au Royaume-Uni, le charbon (16% du mix de consommation d’énergie primaire) est associée au développement du Royaume-Uni lors de la révolution industrielle. L’extraction de ce combustible dans les mines a commencé à décliner dès le début du siècle dernier. Depuis le début de collecte des statistiques en 1913, la production nationale de charbon a ainsi été divisée par 25. La dernière mine en profondeur a fermé en décembre 2015, des mines en surface restant en service dans le centre et le nord de l’Angleterre, au sud du pays de Galles et en Écosse.
Électricité : vers plus de renouvelables…et de nucléaire ?
Le charbon reste toutefois encore l’une des deux principales sources de production d’électricité au Royaume-Uni (30% du mix) derrière le gaz naturel (31%). Le prix de ces énergies et les réglementations environnementales conditionnent la concurrence entre centrales à gaz et à charbon.
Le développement des énergies renouvelables, dont il est peu question dans cette étude, doit être favorisé par un système de tarifs de rachat garantis. A ce jour, l’éolien, notamment offshore (le Royaume-Uni dispose du premier parc éolien en mer au monde) est la principale filière électrique renouvelable privilégiée dans ce pays. Selon des déclarations récentes du gouvernement, le Royaume-Uni pourrait en outre avoir besoin de 25 GW de nouvelles capacités électriques hors renouvelables d’ici à 2030, une partie importante devant provenir de nouveaux réacteurs nucléaires.
A l’heure actuelle, le parc nucléaire britannique est composé de 15 réacteurs qui ont généré près de 18% de la production d’électricité du pays en 2014(4). EDF Energy, filiale britannique d’EDF qui exploite l’ensemble de ce parc, est le principal producteur d’électricité au Royaume-Uni (26% de la production nationale). Si « Hinkley Point C » qui porte sur la construction de 2 EPR par EDF se trouve au cœur de l’actualité, notons qu’il existe également 11 autres projets de réacteurs planifiés ou à l’étude.
Sources / Notes
- Les taxes portant sur l’exploitation pétrolière et gazière ont par ailleurs baissé en 2015 et 2016 afin d’encourager la production nationale.
- La consommation britannique d’énergie primaire a baissé de presque 20% au cours de la dernière décennie, notamment en raison d’une moindre contribution des industries intensives en énergie, de la crise économique et des progrès en matière d’efficacité énergétique.
- Le gisement de « Brent » produit désormais moins de 1 000 barils par jour et devrait bientôt s’arrêter.
- En France, le parc nucléaire a compté pour 76,3% de la production d'électricité en 2015.