Champ d'éoliennes en Californie survolé par des oiseaux.
Si les risques de collision entre les oiseaux et les éoliennes existent, ils s’avèrent à relativiser.
4 oiseaux tués par éolienne et par an
Il est généralement admis que le taux de mortalité est inférieur à 4 oiseaux par éolienne et par an. Ce chiffre peut varier selon la configuration du parc éolien, le relief, les conditions météorologiques ou encore la densité de l’avifaune.
Si l'on considère qu'il y a 10 000 éoliennes en France, alors elles tueraient en moyenne un peu moins de 40 000 oiseaux chaque année.
Le site de la LPO rapporte que chaque année, entre 0,3 et 18 oiseaux par éolienne sont tués en France, avec un pic de mortalité de 50 oiseaux par an par éolienne dans certaines zones. Les études se basent sur le nombre de bêtes retrouvées en bas des éoliennes terrestres.
Environ 75 % des espèces affectées sont protégées.
Près des zones Natura 2000, la mortalité des chauves-souris est également élevée, atteignant jusqu'à 40 chauves-souris par éolienne et par an. L
A titre de comparaison, les réseaux routier et électrique sont respectivement responsables de la mort de 30 à 100 et de 40 à 120 oiseaux par km par an et des centaines de milliers d’entre eux sont victimes de collisions… avec les baies vitrées.
Pourquoi les oiseaux se prennent les pales des éoliennes ?
Enfin, les chercheurs ont découvert que les oiseaux perçoivent mal les contrastes des pales, conçues pour être discrètes pour les humains. Cela pourrait expliquer pourquoi les oiseaux évitent mal ces structures, et une piste de solution pourrait être de peindre les éoliennes pour augmenter ces contrastes, avec des expérimentations prévues en Aveyron et aux Pays-Bas.
Les dispositifs installés sur les éoliennes pour protéger les oiseaux, comme les radars et les caméras, se sont révélés largement inefficaces. Ces systèmes, censés ralentir les pales ou effrayer les oiseaux à l'approche, ne détectent souvent les oiseaux qu'à une distance trop courte, rendant les manœuvres préventives insuffisantes pour éviter les collisions, surtout pour les rapaces qui volent rapidement.
Enfin, certains oiseaux nocturnes ont encore plus de difficultés à voir les pales, qui tournent bien la nuit.
De l'importance des études d'implantation
La présence d'éoliennes peut fragmenter un habitat (séparation d’une zone de reproduction de la zone principale d’alimentation) et engendrer des phénomènes de contournement des oiseaux. La structure linéaire de certains parcs éoliens peut également créer un effet de barrière, comme celui de Tarifa en Espagne, qui entrave la voie de migration de millions d’oiseaux entre l’Europe et l’Afrique via le détroit de Gibraltar.
Les conditions d’implantation des parcs éoliens sont déterminantes. Des études d’impacts permettent de limiter les effets négatifs de l’implantation des éoliennes, grâce à un suivi ornithologique réalisé en amont. Ce suivi peut être maintenu après la mise en service du parc et le programme national « éolien-biodiversité » propose des protocoles à cet effet.
Les facteurs climatiques locaux (occurrence de vents rabattants, persistance de nappes de brouillard), les flux migratoires et les infrastructures existantes doivent aussi être pris en compte et des dispositifs de répulsion sont utilisés comme des radars.