En plein hiver à Umeå, il n'y a parfois qu'une heure d'ensoleillement par jour. (©Umeå Energi)
Que ce soit pour la culture de microalgues sur les façades de bâtiments ou pour le moral de Suédois plongés dans le noir, le rayonnement solaire présente un réel intérêt, énergétique ou humain. Elle peut entre autres permettre de créer de l’énergie ou de stimuler des personnes qui en manquent cruellement. Présentation de deux projets assez éloignés mais tout aussi lumineux.
Des photobioréacteurs intégrés aux bâtiments
La culture de microalgues sur des façades de bâtiments est à l’étude depuis plusieurs années. Le cabinet X –TU Architects a dynamisé la recherche sur ce sujet en s’associant en 2010 au GEPEA (GÉnie des Procédés – Environnement – Agro-alimentaire), laboratoire du CNRS basé à Nantes ainsi qu’à la société AlgoSource Technologies.
L’ambition est de mettre au point un « photobioréacteur plan intensifié ». Ce dispositif s’apparente à un panneau solaire thermique dans lequel des microalgues, fixées entre deux plaques de verre, poussent dans une surface d’eau de quelques centimètres d’épaisseur. Fixé à des façades d’immeubles, il a pour fonction de permettre une régulation intérieure de la température, à l’image d’une serre verticale pouvant être ventilée.
Les chercheurs intègrent à ce photobioréacteur une technique d’agitation du milieu (par l’injection contrôlée de gaz, d’air ou de CO2)pour augmenter la concentration et la croissance des microalgues. Le projet revendique ainsi une productivité 50 à 100 fois supérieure aux précédents procédés testés qui nécessitaient en outre davantage d’eau. Les algues produites qui capteront du CO2 pourront être récoltées et valorisées, dans un premier temps(1) sous forme de compléments alimentaires (type Oméga-3 ou -6).
Un banc d’essai doit être expérimenté à Saint-Nazaire sur un bâtiment au printemps prochain (« SymBio2 – BOX »). Différentes algues sont testées afin d’identifier celles qui présentent les meilleurs performances : captage de fumées, efficacité thermique, productivité algale, etc. Cette expérimentation pourrait ouvrir la voie à un développement à plus grande échelle dès 2014.
La luminothérapie fait halte aux arrêts de bus
En Suède, à 600 km au nord de la capitale Stockholm, la ville d’Umeå reste pour sa part plongée dans l’obscurité une grande partie de la journée en hiver (en moyenne 4h30 de soleil par jour en décembre). Le manque de lumière naturelle influe sur le moral des habitants et leur énergie. Faute de soleil, la société Umeå Energi a donc décidé de reproduire cette lumière (en filtrant les rayons UV) dans 30 arrêts de bus de la ville.
Des lampes « photothérapiques » sont intégrées aux abribus concernés afin de diffuser une lumière naturelle influant sur l’humeur des habitants. L’électricité nécessaire pour alimenter ces dispositifs provient de sources d’énergies renouvelables : éolien, hydraulique mais aussi… solaire.