- Source : Ifri
Les différentes crises gazières entre l’Ukraine et la Russie constituent une problématique centrale pour l’Union européenne. Environ un tiers du gaz consommé dans cette zone provient de Russie et près de 50% de ce gaz russe transite par l’Ukraine. Kiev perçoit à ce titre des droits de transit très importants (de l’ordre de 3,2 milliards de dollars en 2011) de Gazprom. L’économie ukrainienne dépend dans le même temps des prix du gaz fourni par le géant russe pour son marché intérieur, ce qui crée une relation d’interdépendance sensible.
Dans cette note publiée la semaine dernière par le Centre Énergie de Ifri, Quentin Boulanger rappelle l’origine et les enjeux de la crise gazière de 2014 (avec la hausse du prix du gaz russe de 268 à 465 dollars par millier de mètre cube en mars dernier). Il précise que le transit de gaz via l’Ukraine ne dépend pas uniquement de facteurs géopolitiques mais aussi de l’état et de la gestion du réseau.
La loi du 8 septembre 2014 prévoit de réformer le système de transport du gaz naturel en créant un opérateur indépendant pour gérer ce réseau. Des entreprises occidentales (mais pas les compagnies russes) pourront entrer au capital de ce gestionnaire, ce qui pourrait faciliter les investissements et apporter davantage de transparence à ce secteur.
A plus long terme, l’Ukraine souhaite s’affranchir de sa dépendance au gaz russe, en diversifiant notamment ses sources d’approvisionnement grâce à la construction d’un terminal méthanier (pour recevoir du gaz naturel liquéfié). Kiev envisage également d’augmenter fortement sa production intérieure en s’appuyant sur l’exploitation de réserves de gaz dites « non conventionnelles ». Cette trajectoire sera-t-elle suffisante pour satisfaire la demande ukrainienne alors que le gaz compte pour plus de 35% du mix énergétique national ?