Tour de Bélem à Lisbonne. (©Pixabay)
Le Portugal dépend encore très fortement des combustibles fossiles importés pour satisfaire ses besoins énergétiques, rappelle l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport dédié à ce pays publié le 7 juillet(1).
Dépendance aux importations
En 2019, les énergies fossiles ont compté pour 76% de la consommation portugaise d'énergie primaire du Portugal (43% pour le seul pétrole). Compte tenu de la faiblesse de ses ressources en énergies fossiles, le pays dépendait, pour son approvisionnement énergétique, à 74,2% des importations en 2019, un des taux les plus élevés au sein de l'OCDE que le pays ambitionne de réduire à 65% d'ici à 2030 (et à moins de 19% à l'horizon 2050).
Le Portugal a déjà réduit sa dépendance énergétique en développant les filières renouvelables sur son territoire, en particulier pour produire de l'électricité, souligne l'AIE. Les énergies renouvelables comptent ainsi - malgré « une croissance limitée ces dernières années » - pour plus de la moitié de la production électrique du Portugal (54% en 2019, principalement grâce à l'éolien et l'hydroélectricité). Le pays ambitionne entre autres de développer massivement l'énergie solaire (une nouvelle centrale hydroélectrique de 1,2 GW est par ailleurs en projet).
Le Portugal « a fait partie des premiers pays au monde à se fixer un objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050 », rappelle par ailleurs l'AIE. Le pays entend principalement atteindre cet objectif par une large électrification (décarbonée), une progression des filières renouvelables et une amélioration de l'efficacité énergétique.
Électrification et précarité énergétique
L'AIE souligne que le Portugal a déjà « atteint un haut niveau d'électrification » : en 2019, l'électricité comptait pour près d'un quart de la consommation finale du pays (et pour 56% de la consommation d'énergie dans les bâtiments). Précisons que l'arrêt de 2 centrales à charbon en 2021 (centrale de Sines de 1,3 GW arrêtée au mois de janvier et centrale de Pego de 600 MW qui sera arrêtée en novembre) va réduire les émissions de gaz à effet de serre associées à la production portugaise d'électricité.
L'AIE souligne également les problèmes de précarité énergétique au Portugal : en 2018, 19,4% des Portugais déclaraient être dans l'incapacité de chauffer correctement leurs domiciles selon l'Observatoire européen de la pauvreté énergétique (contre 7,3% en moyenne dans l'Union européenne). Des tarifs sociaux de l'électricité et du gaz naturel ont été mis en place(2) pour aider les ménages modestes.
Rappelons que le Portugal a été particulièrement affecté par la pandémie de Covid-19, avec une chute de 8,4% de son PIB en 2020 (la plus importante depuis 1936). Parmi les mesures liées à l'énergie dans le plan de relance du pays, le gouvernement a entre autres annoncé vouloir soutenir fortement les mesures d'efficacité énergétique dans les bâtiments et accélérer l'attribution de permis et le raccordement au réseau de 220 projets d'installations solaires photovoltaïques.