- Source : Ifri
Les entreprises pétrolières sont sous pression (ONG, gouvernements, acteurs financiers, opinion publique, etc.) pour accélérer leur « sortie du pétrole » mais la baisse simultanée de la demande constitue encore un défi majeur. Dans le scénario « transition énergétique » de Bloomberg New Energy Finance, une diminution de la consommation mondiale de produits pétroliers de 21 millions de barils par jour (Mb/j) est par exemple envisagée d’ici 2050 « grâce à la pénétration de l’électricité mais cette consommation serait encore de l’ordre de 25 Mb/j alors qu’elle devrait être nulle pour atteindre la neutralité carbone ».
Dans le « briefing » du Centre Énergie & Climat de l'Ifri ci-après publié le 24 février, Olivier Appert et Denis Babusiaux(1) soulignent ainsi le fait que « la transition énergétique risque d’être accompagnée de prix très élevés du pétrole car la demande en tendance encore haussière se heurtera à une évolution de l’offre sous tensions non pas du fait d’une absence de ressources, mais d’une insuffisance des investissements qui ne permettront pas de compenser le déclin naturel des gisements existants ».
Seules les entreprises nationales productrices de pétrole ou de petits acteurs devraient accroître leurs investissements dans l'exploration-production de pétrole (contrairement aux majors), ce qui pourrait en outre entraîner « une montée en puissance du contrôle des pays producteurs sur le marché pétrolier avec les enjeux géopolitiques liés ».
Alors que la guerre en Ukraine fait encore grimper les cours du pétrole, les auteurs soulignent que « le plein retour de l’Iran sur les marchés d’ici fin 2022, en cas d'accord sur le nucléaire et d’une levée partielle des sanctions, pourrait exercer une pression à la baisse sur les prix, toutes choses égales par ailleurs ».
Sources / Notes
- Olivier Appert est conseiller au Centre Énergie & Climat de l’Ifri (ancien président directeur général d’IFP Énergies nouvelles de 2003 à 2015).
Denis Babusiaux est enseignant et consultant, président du Comité Économie d’EVOLEN.