- Source : IFP Énergies nouvelles
En octobre 2016, l’Organisation maritime internationale (OMI)(1) a adopté une résolution visant à réduire les teneurs en soufre des carburants marins dans le monde à partir de 2020(2). Le plafond de la teneur en soufre du fioul marin passera (hors « zones de contrôle des émissions » où les spécifications sont déjà plus contraignantes) de 3,5%(3) à 0,5% à cet horizon, afin de limiter la pollution due au transport maritime.
Dans cette note de synthèse « Panorama 2018 » d’IFP Énergies nouvelles, Cécile Dumas, Pierre Marion, Valérie Saint Antonin et Wilfried Weiss rappellent le contexte de cette résolution et les incertitudes liées à sa mise en application : solutions pour produire en raffinerie le fioul marin à 0,5% en soufre, développement de solutions alternatives (GNL, carburants de synthèse, « scrubber(4) »), possible assouplissement des prescriptions, etc.
Il est rappelé que le transport maritime a consommé près de 235 millions de tonnes de combustibles en 2016, comptant ainsi pour « un peu plus de 5% de la demande pétrolière mondiale » cette année-là et constituant une source importante de pollution. Il est « probable » selon cette note que les raffineurs ne pourront « temporairement pas satisfaire la totalité de la demande » en fioul à 0,5% en soufre en 2020, compte tenu des investissements qui seraient nécessaires (projets en cours insuffisants).
Précisons que l’OMI doit présenter au printemps 2018 une stratégie globale de réduction des émissions de gaz à effet de serre du transport maritime, secteur qui n’est pas concerné par les engagements nationaux déposés lors la COP21 fin 2015. Les émissions de CO2 du secteur comptent notamment pour 3% des émissions mondiales mais « pourraient, si rien n'était fait, augmenter de 50% à 250% d'ici 2050 selon les scénarios de croissance du trafic maritime », alertait le ministère de la transition écologique et solidaire à l’occasion du One Planet Summit en décembre 2017(5).
A l’intérieur des zones de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules, dites « ECA », le plafond de la teneur en soufre des carburants marins est déjà fixé à 0,10% depuis 2015(6). (©IFP Énergies nouvelles)
Sources / Notes
- L’OMI est une agence spécialisée des Nations Unies « chargée d’assurer la sécurité et la sûreté des transports maritimes et de prévenir la pollution des mers par les navires ».
- Décision de l’OMI, octobre 2016.
- Plafond en vigueur depuis 2012.
- Dispositif de nettoyage des fumées issues de la combustion des carburants marins.
- « One Planet Summit : 36 États s’engagent pour une contribution ambitieuse du transport maritime à la réduction des émissions de gaz à effet de serre », Ministère de la transition écologique et solidaire, 13 décembre 2017.
- Règles de l’OMI sur les émissions d’oxydes de soufre.