La construction du navire de soutage « Engie Zeebrugge » a duré environ 15 mois. (©Engie)
Mi-février, Engie avait annoncé avoir réceptionné le premier navire au monde conçu pour le « soutage » (bunkering en anglais) de gaz naturel liquéfié, c’est-à-dire pour approvisionner avec ce carburant des navires en escale. Il devrait débuter son activité en Belgique en avril. Présentation.
Un navire de soutage basé au port de Zeebrugge
Construit par Hanjin Heavy Industries sur le chantier naval de Yeongdo en Corée du Sud, le premier navire au monde conçu pour le soutage de gaz naturel liquéfié (GNL) a été livré mi-février à Engie, Fluxys, Mitsubishi Corporation et NYK Line. Ledit navire « fait actuellement route vers le port de Zeebrugge en Belgique », précise Engie.
Baptisé « Engie Zeebrugge » en référence à son futur port d’attache, le navire de soutage mesure 107,6 m de long et 18,4 m de large. Son moteur principal peut aussi bien fonctionner à partir de gazole maritime que de GNL. Il dispose d’une capacité de soutage de 5 000 m3 et pourra avitailler en GNL différents types de navires propulsés avec ce carburant (mais pas les méthaniers, ceux d'entre eux fonctionnant au gaz utilisant une partie de leur propre cargaison comme carburant), avec un débit pouvant atteindre 600 m3 de GNL par heure.
Le navire de soutage d’Engie s’approvisionnera en GNL au sein de l’important terminal méthanier du port de Zeebrugge (exploité par Fluxys). Il devrait débuter ses activités commerciales courant avril et pourra intervenir dans les ports avoisinants. Engie dispose déjà d’un premier client pour ce service avec la société United European Car Carriers (UECC) qui dispose de deux navires transporteurs de véhicules propulsés au gaz. A l’heure actuelle, les navires propulsés au GNL sont principalement réapprovisionnés au niveau de sites de soutage fixes ou via des camions-citernes aux capacités bien plus limitées que le nouveau navire de soutage, précise Engie.
Le GNL, un carburant maritime d’avenir ?
Pour Engie, le soutage de GNL est naturellement amené à se développer, à l’image de ce carburant dans le transport maritime, pour répondre aux normes plus strictes fixées par l’Organisation maritime internationale (OMI) en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Les navires propulsés au GNL émettent, selon Engie, « 25% de moins de CO2 en moyenne que des navires fonctionnant avec des carburants traditionnels » et 80% de SOX (oxydes d’azote) en moins.
Le groupe français a lancé en septembre 2016 la marque « Gas4sea » avec Mitsubishi et NYK Line pour commercialiser des services de soutage de GNL dans le monde entier. Le marché du soutage « représente environ 250 millions de tonnes de fioul lourd par an » à l’heure actuelle, indique Engie. Augmenter la part du GNL sur ce marché suppose de développer de nouvelles infrastructures et des navires de soutage à l’image de l’Engie Zeebrugge. Le groupe français indique toutefois ne pas avoir passé d’autres commandes de souteurs de GNL à l’heure actuelle et ne souhaite pas communiquer sur le coût de ces navires.