Parc éolien de Buffalo Mountain dans le Tennessee aux États-Unis. (©Invenergy)
Le développement des énergies renouvelables a connu une accélération dans le paysage électrique américain au 1er semestre 2022 par rapport aux années passées. État des lieux.
24% du mix électrique américain au 1er semestre 2022
Au cours des 6 premiers mois de l'année 2022, la production américaine d'électricité provenant d'installations dites « utility scale » (centrales d'au moins 1 MW de puissance) s'est élevée à 2 060 TWh(1) selon l'EIA (Energy Information Administration). Les énergies renouvelables ont compté pour un peu plus de 24% de ce total (avec 498 TWh au 1er semestre 2022), contre environ 21% sur la même période en 2020 et 2021. Ce sont les filières productrices d'électricité connaissant la croissance la plus rapide aux États-Unis.
Dans le détail, l'éolien est la principale filière renouvelable productrice d'électricité aux États-Unis (11,7% du mix américain total au 1er semestre 2022), devant l'hydroélectricité (7,2%). Le pays disposait d'un parc éolien de 137,6 GW de puissance installée à fin juin 2022, plus de 10% des capacités de ce parc (14,3 GW) ayant été installées entre juin 2021 et juin 2022.
L'EIA précise que les productions hydroélectrique et éolienne « culminent généralement au cours de la première moitié de l’année, lorsqu’il y a plus de jours venteux et que le manteau neigeux hivernal fond ». Selon les prévisions de l'EIA, la part des énergies renouvelables dans le mix électrique américain devrait ainsi baisser au second trimestre 2022 (autour de 20%) par rapport aux 6 premiers mois de l'année.
Un mix électrique très carboné, avec de fortes différences d'un État à un autre
Le gaz naturel reste de très loin la principale source d'électricité aux États-Unis, ayant généré 36,6% de l'électricité des centrales « utility scale » au 1er semestre 2022. Rappelons que les deux autres grandes filières productrices d'électricité dans le pays sont le charbon (19,9% du mix électrique américain sur la période) et le nucléaire (18,4%).
Malgré la progression des filières renouvelables et l'importance du parc nucléaire américain (le plus grand au monde avec 92 réacteurs opérationnels), le mix électrique américain repose encore majoritairement sur les énergies fossiles.
L'EIA met en avant que l'intensité carbone (émissions de CO2 rapportées à la production d'électricité) du parc électrique américain a baissé de 18% entre 2016 et 2020, avec un mix « qui s’est éloigné du charbon pour se tourner vers le gaz naturel et les énergies renouvelables ». De très importantes différences existent toutefois d'un État à un autre (7 États américains n'ont pas réduit l'intensité carbone de leur production électrique entre 2016 et 2020).
Au total, l'intensité carbone moyenne de la production américaine d'électricité en 2020 avoisinait 854 pounds de CO2 par MWh, soit environ 387 g de CO2 par kWh, ce qui équivaut à environ 7 fois plus que l'intensité carbone de la production française d'électricité.