- Source : Irena
Les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables productrices d’électricité ont atteint près de 305 milliards de dollars (286 milliards d'euros) en 2015(1) selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (Irena), un niveau qu’elle juge encore très insuffisant pour lutter contre le réchauffement climatique.
Dans cette étude en anglais rendue publique hier, l’Irena rappelle que les énergies renouvelables satisfaisaient près de 18% de la consommation finale d’énergie dans le monde en 2014, la biomasse « traditionnelle » utilisée pour le chauffage et la cuisson comptant à elle seule pour la moitié de cette part. En l’état des politiques annoncées dans les différents pays, l’Agence estime que cette part des renouvelables pourrait atteindre 21% en 2030.
L’Irena plaide toutefois pour une cible bien plus ambitieuse, à savoir un doublement de la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial à l’horizon 2030 (36% de la consommation finale). Cette trajectoire constitue, selon elle, la seule option pour atteindre les objectifs fixés lors de la COP21 en matière de réchauffement climatique (limiter la hausse des températures à moins de 2° C d’ici à 2100(2)). S’y ajoutent des nécessaires mesures d’amélioration de l’efficacité énergétique.
L’Irena rappelle entre autres que le coût des modules photovoltaïques a été réduit de 80% depuis 2009 et que les coûts de production des énergies renouvelables ont fortement baissé jusqu’à atteindre la « parité réseau »(3) dans certains contextes. Parmi différents appels d’offres retenus en 2016, elle cite notamment dans ce rapport un projet de parc solaire à Dubaï (800 MW) dont l’électricité sera rachetée à un prix record de 29,9 $ par MWh.
Parmi les défis majeurs d’une plus grande intégration d’énergies intermittentes (photovoltaïque, éolien) sur les réseaux électriques, figurent toutefois encore la question du stockage. Là encore, l’Irena parie sur des fortes baisses de coûts, notamment pour les batteries lithium-ion. Leur coût avoisine actuellement 350 $ par kWh, soit 65% de moins qu’en 2010 et l’Irena estime qu’il pourrait descendre en-dessous de 100 $ par kWh dans la prochaine décennie.
Sources / Notes
- Contre 50 milliards de dollars en 2004.
- Par rapport aux températures préindustrielles.
- On parle de « parité réseau » lorsque le coût de production d’une filière atteint le niveau de prix de vente du MWh sur le marché de gros.