- Source : Gérard Bouy
Dans le cadre du débat sur la transition énergétique qui a été ouvert formellement le 30 novembre, une conférence parlementaire sur les énergies renouvelables s'est tenue le 6 décembre à l'initiative de Roland Courteau, sénateur de l'Aude, et de Jean-Pierre Audy, député européen.
La complexité de la transition énergétique a été remarquablement prise en compte dans sa globalité par les intervenants avec le souci de rentabiliser les investissements déjà effectués dans le passé, c'est à dire le parc nucléaire, le constat de la difficulté à financer à la fois les nouvelles lignes de transport d'énergie et les nouveaux centres de production d'énergies renouvelables et la question de l'acceptabilité des nuisances de ces nouveaux équipements par les populations voisines. La nécessité de revoir complètement le schéma de distribution de l'énergie électrique pour passer d'un système centralisé à un système favorisant la consommation locale de l'énergie produite est bien comprise, avec toutes ses implications en matière de conception de nouveaux réseaux de distribution intelligents.
Les grandes innovations technologiques conditionnant l'émergence de cette transition énergétique sont recensées et constituent des challenges industriels à relever par l'industrie nationale avec comme perspective la création de capacités exportatrices génératrices d'emplois. Il s'agit principalement des réseaux de distribution intelligents, du stockage de l'énergie, de la production économique d'électricité photovoltaïque et des éoliennes en mer. Concernant la production d'énergies renouvelables, la biomasse - principalement la valorisation de la filière bois - et la petite hydraulique ont été citées comme devant faire l'objet d'attentions particulières au vu de leurs perspectives de développement.
L'intérêt de la modulation de la consommation électrique pour qu’elle puisse s'adapter à la production des énergies renouvelables intermittentes est un point clé et constitue l'enjeu des réseaux intelligents. À contrario être capable de moduler en fonction des besoins la production centralisée du parc nucléaire devient une nécessité.
Si le grand débat lancé par le gouvernement sur la transition énergétique continue à se dérouler en évitant de mettre en avant les engagements politiques pris trop rapidement sous les pressions partisanes et en examinant sereinement tous les aspects de cette difficile question, nous aboutirons à une feuille de route qui sera une véritable opportunité pour la France avec pour objectif de continuer à produire de manière compétitive de l'énergie électrique pour notre industrie, de ne pas trop augmenter la facture des ménages français et de développer des nouvelles capacités technologiques dans ce domaine capables d'être exportées et donc de soutenir l'emploi.
Membre du Comité des Experts de la Fondation pour la Connaissance des Énergies