Plateau du Saiq au nord d'Oman. (©Pixabay-makalu)
Le sultanat d'Oman a « le potentiel pour devenir l'un des producteurs les plus compétitifs d'hydrogène renouvelable » dans le monde, souligne l'Agence internationale de l'énergie (AIE) dans un rapport publié ce 12 juin (accessible en fin d'article).
Des atouts forts pour devenir un champion de l'hydrogène « renouvelable »
Pour rappel, Oman est un pays du Moyen-Orient situé au sud de la péninsule arabique. Ce sultanat a une superficie équivalente à celle de l'Italie mais est près de 13 moins peuplé (avec une population de l'ordre de 4,5 millions d'habitants). Comme dans les pays voisins, les hydrocarbures occupent une place centrale dans l'économie d'Oman : le pétrole et le gaz comptent pour près de 60% des recettes liées aux exportations de ce pays.
Mais le sultanat d'Oman mise également fortement sur l'hydrogène dit « renouvelable », c'est-à-dire produit par électrolyse avec de l'électricité elle-même générée par des filières renouvelables. Pour relever ce pari de l'hydrogène « renouvelable », Oman dispose à la fois d'un potentiel important en matière de ressources renouvelables (solaire photovoltaïque et éolien terrestre en tête) et d'une situation géographique privilégiée « pour accéder aux principaux marchés importateurs comme l'Europe et le Japon ».
Au total, le pays envisage de produire au moins 1 million de tonnes (Mt) d'hydrogène « renouvelable » par an à l'horizon 2030, jusqu'à 3,75 Mt par an d'ici à 2040 et 8,5 Mt par an au milieu du XXIe siècle (soit davantage que les besoins totaux annuels de l'Europe à l'heure actuelle).
Quelles implications ?
Oman est « sur la voie de devenir le 6e exportateur mondial d'hydrogène dans le monde d'ici à 2030 » et le principal au Moyen-Orient, estime l'AIE sur la base des projets annoncés à fin 2022. Pour atteindre ses objectifs en matière d'hydrogène, Oman devra augmenter massivement sa production renouvelable : « environ 50 TWh d'électricité seront nécessaires pour atteindre l'objectif de 2030, soit plus que la taille actuelle de l'ensemble du système électrique du pays ». La part des énergies renouvelables dans le mix électrique d'Oman pourrait s'élever à 20% en 2030 et 39% en 2040 selon les prévisions de l'AIE, alors que le gaz naturel compte actuellement pour la quasi-totalité de la production d'électricité du pays.
Le rapport précise que les futures exportations d'hydrogène renouvelable d'Oman pourraient être acheminées sous forme d'ammoniac, qui « semble être le moyen privilégié pour transporter l'hydrogène par voie maritime ». À cette fin, les infrastructures d'ammoniac devraient être significativement augmentées : Oman exporte actuellement près de 200 000 tonnes d'ammoniac par an et le sultanat pourrait « avoir besoin d'une capacité d'exportation 20 à 30 fois supérieure » d'ici à 2030 si le choix d'exporter l'hydrogène sous forme d'ammoniac se confirme.