A Paris, les 23 bus de la ligne 341 disposent tous d’une motorisation électrique. (©RATP)
La RATP et le syndicat des transports Île-de-France Mobilités ont lancé le 24 janvier le plus important appel d’offres d’Europe pour l’achat de bus électriques.
Une commande de 250 à 1 000 bus électriques
D’ici à 2025, la RATP souhaite se doter d’un « parc bus 100% propre en Île-de-France », selon les termes de la PDG du groupe Catherine Guillouard. La flotte envisagée à cet horizon serait composée à deux tiers de bus électriques, le tiers restant roulant au biogaz.
Pour atteindre cette cible d’ici 2025, une conversion rapide s’impose : sur les 4 700 bus franciliens actuellement en circulation, 800 disposent d’une motorisation hybride, 140 sont alimentés au bioGNV et 74 sont déjà « 100% électriques » (avec batterie).
L’appel d’offres lancé par la RATP et Île-de-France Mobilités porte sur la commande de 250 à 1 000 bus électriques lors des deux prochaines années, pour un montant « maximum » de 400 millions d’euros (financement partagé entre les deux acteurs).
Découpé en 3 lots, l’appel d’offres porte sur « la fourniture d’autobus standards électriques de 12 m ». Les premières livraisons dans le cadre de cet appel d’offres sont attendues fin 2020.
Baisse des coûts et infrastructures de recharge
Des expérimentations de bus électriques ont déjà eu lieu sur le réseau francilien entre 2015 et 2017. Elles ont permis de confirmer l’existence d’une offre industrielle, garantissant entre autres des autonomies suffisantes (au moins 180 km par jour).
La ligne 341, reliant Charles de Gaulle-Étoile à Porte de Clignancourt, est d’ores et déjà intégralement équipée de bus électriques et la « conversion » est en cours pour les lignes 115 et 126 (où une recharge partielle des batteries aux terminus est testée).
Le nouvel appel d’offres va faire l’objet d’une rude concurrence entre les différents constructeurs ayant déjà testé des modèles de bus électriques sur le réseau francilien. Côté français, Heuliez, Bolloré et Alstom devront notamment faire face aux sociétés chinoises BYD et Yutong (allié à l’entreprise alsacienne Dietrich Carebus)(1).
Avec son plan « Bus 2025 », la RATP envisage une très forte baisse de son empreinte carbone, tout en réduisant ses coûts liés à la consommation de carburants, voire à l'entretien(2). D’importants défis restent toutefois à relever, à commencer par la baisse du prix d'achat des bus électriques, qui avoisine aujourd’hui 500 000 euros en moyenne (soit près du double du prix d’un bus diesel). La conversion des 25 centres de bus distribuant aujourd’hui du gazole en infrastructures de recharge électricité/biogaz va elle aussi exiger une mutation majeure.